Réouverture à Rome de la prison du comte Cagliostro
"On appelle cette pièce "la Cagliostra" en raison du comte de Cagliostro. C'était une prison de luxe et elle fut utilisée pour emprisonner des personnalités d'un certain niveau", explique Lia Montereale, détachée par le ministère de la Culture auprès du musée du château Saint-Ange.
Le comte de Cagliostro, ou Joseph Balsamo, aventurier hérétique
"Il avait été accusé d'alchimie, de sorcellerie et d'hérésie. Le pape le fit emprisonner ici pendant un an puis transférer dans les Marches où il mourut à la fin du XVIIIe siècle", ajoute l'experte. Joseph Balsamo, qui inspira à Alexandre Dumas un roman du même nom, est né en 1743 à Palerme, en Sicile, dans une famille pauvre. A l'âge de 13 ans, il est envoyé dans un couvent rattaché à un hôpital près de Catane, dans l'est de l'île où il apprend des rudiments de médecine, et les propriétés de quelques herbes médicinales.Ces connaissances lui serviront par la suite pour ses divers voyages en Europe où cet aventurier qui prend différents noms, dont celui de comte de Cagliostro restera le plus connu, est impliqué dans diverses affaires de fraude, puis finit par entrer chez les francs-maçons. C'est l'appartenance à cet ordre qui lui vaudra l'emprisonnement en 1789 au château Saint-Ange puis à partir de 1791 dans le château-forteresse La Rocca de San Leo, dans les Marches, où il meurt en 1795.
Le château Saint-Ange : un mausolée, devenu tour à tour château, prison et musée
"C'est un monument très particulier dans l'histoire de Rome car il a deux mille ans" et a changé mainte fois sa raison d'être, explique l'historien d'art Aldo Mastroianni en évoquant le château Saint-Ange. D'abord mausolée de l'empereur Hadrien, achevé en l'an 139, il fut pendant près d'un siècle le lieu où on enterrait les empereurs romains. Il est devenu par la suite château, forteresse contre les barbares, résidence papale, prison, site culturel que se partageaient les ministères italiens de la Culture et de la Défense pour devenir finalement un musée.Son histoire est intimement liée à celle de la papauté et il conserve encore le "passetto", un chemin d'environ 800 mètres, tout en haut d'une muraille, qui le relie à la basilique Saint-Pierre. Certains papes l'ont utilisé pour prendre la fuite lors d'attaques contre le Vatican, notamment Clément VII en 1527 lors du sac de Rome.
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