Retable d'Issenheim : décryptage d'un chef d'oeuvre
Ce retable a été réalisé entre 1512 et 1516 par Matthias Grünewald pour les panneaux peints et Nicolas de Haguenau pour la partie sculptée. Les deux artistes répondaient à une commande du précepteur du couvent des Antonins d’Issenheim près de Colmar. Composé de 11 panneaux, le retable représente la vie du Christ et celle de saint Antoine l'Ermite (patron de l'ordre des Antonins). La vocation de cet ordre était de soigner les malades atteints du feu sacré ou feu de saint Antoine, une maladie qui, en provoquant un rétrécissement des vaisseaux sanguins, engendrait une nécrose des membres. Les Antonins venaient en aide aux malades en les soignant notamment avec des baumes et breuvages à base de plantes.
Le retable est constitué de 11 panneaux de panneaux en tilleul, qui s’articulent autour d'une caisse centrale où prennent place des sculptures. Les volets, qui représentent un épisode différent de la vie du Christ, étaient ouverts au gré des périodes liturgiques durant le culte et lors des fêtes correspondantes. Pendant les jours ordinaires, c'est la Crucifixion qui était donnée à voir aux malades. Une oeuvre peinte au réalisme morbide mais avec des figures fantastiques, à la fois lumineuse, sombre et truffée de symboles.
Reportage : S. Lafuente / A. Stahlschmidt / M. olico / Images 3D Amnesia
La restauration du retable, une mise en œuvre houleuse
La restauration du retable d’Issenheim a commencé en juillet 2011 mais très vite des articles de presse ont remis en cause la nécessité de ce projet et les conditions dans lesquelles il était mené. Une attaque si violente que la restauration a été interrompue pendant... quatre ans ! Le 6 novembre dernier à Colmar, un comité scientifique (composé d'une dizaine de personnes dont trois représentants du Centre de recherche et de restauration des musées de France) a conclu qu'il n'y avait eu aucun problème, "que la restauration avait été bien faite, que les produits choisis et le niveau d'amincissement étaient bons", soulignait alors Pantxika De Paepe, la conservatrice du musée Unterlinden.
La restauration du retable va donc pouvoir reprendre au niveau des panneaux peints mais aussi des cadres et des sculptures. Elle sera réalisée sur place au musée d'Unterlinden à partir de fin 2016 ou début 2017.
Musée Unterlinden
1 rue d'Unterlinden à Colmar
Ouvert de mai à octobre, tous les jours de 9h à 18h, de novembre à avril, tous les jours sauf le mardi, de 9h à 12h et de 14h à 17h.
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