Richard III rejoint aujourd'hui sa dernière demeure
L'événement retransmis en direct doit être célébré par le chef de l'Église anglicane, l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, en présence de la comtesse de Wessex, Sophie, belle-fille d'Elizabeth II, mais aussi du prince Richard, duc de Gloucester, patron de l'association Richard III et descendant éloignés du défunt.
L'acteur britannique Benedict Cumberbatch - qui doit interpréter prochainement le roi dans une série de la BBC, et a aussi un lointain lien de famille - doit lire des vers écrits pour l'occasion par la poétesse écossaise multi-récompensée Carol Ann Duffy.
Pèlerinage à Bosworth, lieu de sa mort
Mercredi, quatre représentants éloignés de la lignée de Richard III ont foulé le champ de bataille de Bosworth, dans le centre de l'Angleterre, pour tenter d'imaginer les combats qui ont coûté la vie à Richard III, en 1485. Michael, Jeff et Leslie Ibsen, deux frères et une soeur venus du Canada, et Wendy Duldig, née en Australie, ont entendu de la bouche d'archéologues spécialistes de la bataille de la guerre des Deux-Roses, les conditions de la mort de leur ancêtre.
"Il y a 530 ans, il a été terrassé d'un coup d'épée à cet endroit, au milieu du chaos", a relaté à l'AFP Michael Ibsen depuis Ambion Hill, une colline qui domine l'ancien champ de bataille. "Tout est devenu plus réel, plus tangible", a ajouté ce charpentier de 58 ans installé à Londres et qui a eu le privilège de confectionner le cercueil du roi.
"La fin d'un chapitre, pas la fin d'un livre"
Pour Richard Mackinder, responsable du site archéologique depuis 15 ans, la découverte en 2012 de la dépouille du roi sous un parking municipal et sa ré-inhumation en grande pompe ne signifie pas la fin de l'histoire.
"C'est la fin d'un chapitre, pas la fin du livre. Nous n'en sommes pas au moment où tout est en ordre, éclairci", a-t-il estimé, ajoutant : "Qui sait ce que nous trouverons dans les années à venir."
Un mystère dans la lignée masculine
Parmi les mystères en suspens, il y a l'impossibilité à établir une filiation à travers la lignée masculine, qui milite en faveur de l'existence quelque part dans la chaîne d'un enfant illégitime.
Turi King, spécialiste de génétique et d'archéologie à l'Université de Leicester, a par ailleurs précisé à l'AFP qu'il pouvait y avoir entre 1 et 17 millions de personnes dans le monde qui descendent de la famille immédiate de Richard III. Selon ses recherches, il y a 96% de chances que le monarque ait eu les yeux bleus et 77% de chances qu'il soit né avec des cheveux blonds.
Cinq jours de célébrations
La cérémonie funèbre du dernier monarque de la maison royale d'York, qui n'a régné que deux ans (1483-1485), intervient au terme de cinq jours de célébrations au cours desquelles des milliers de personnes sont venues rendre un dernier hommage à un monarque pourtant très décrié, en approchant son cercueil exposé depuis lundi dans la cathédrale de Leicester.
Un roi très décrié
L'évêque de la ville Tim Stevens a qualifié l'atmosphère de "vibrante de reconnaissance" alors que le défunt est affublé d'une réputation de tyran sanguinaire, orchestrée en grande partie par la dynastie des Tudor qui lui a succédé avant d'être immortalisée par la pièce "Richard III" de William Shakespeare.
Une messe de requiem animée par le cardinal Vincent Nichols, le plus haut prélat catholique d'Angleterre, a également ému l'assistance, lundi.
Avant cela, une procession organisée dimanche entre Leicester et Bosworth, le lieu de son trépas, a été suivie respectueusement par près de 35.000 personnes. Nombre d'entre elles avaient revêtu costumes d'époque et armures de combat.
Le public pourra se rendre auprès de la dernière demeure de Richard III dès samedi.
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