Stradivarius : quand la ville de Crémone immortalise le son des violons légendaires
Le quartier historique de Crémone est bien loin de l'effervescence touristique habituelle. Le brouillard tombé sur la ville n'y est pour rien. Cette semaine pendant un mois, la circulation est interdite autour de l'Auditorium. Il faut dire qu'on y enregistre le son d'instruments mythiques : les violons signés de Stradivarius. La ville a voulu garder la mémoire de ces instruments fabriqués ici il y a trois siècles, par le plus illustre de ses enfants : Antonio Giacommo Stradivari, dit Stradivarius.
Le souffle de la climatisation a été coupé, le violoniste Antonio di Laurenti joue sur un violon datant de 1727. Il mesure sa chance.
"C'est une occasion unique pour moi, musicien, de pouvoir explorer cet instrument dans ses sonorités les plus secrètes.
Pendant un mois les musiciens doivent faire résonner toutes les notes et enchaînements de ces violons. 32 micros ont été installés pour capter la pureté de ces sons. S'il a été décidé de procéder à ces enregistrements, c'est parce que, avec le temps, les Stradivarius, Guarnieri et Amati s'abîment. Il était urgent de mettre leur son en mémoire.
" Le secret de Stradivarius c'est Stradivarius, un talent qu'il était le seul à posséder, dont même ses enfants n'ont pas hérité. Comme on dit ici, on ne peut pas transmettre le génie
Fausto Cacciatori
Directeur du musée du
violon de Crémone (Italie)
Stradivarius a fabriqué un millier de violons dans sa carrière. 700 sont parvenus jusqu'à nous. Il faudra attendre encore un an, avant de pouvoir entendre, via la banque numérique, ces sons incomparables.
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