Tapisserie de Bayeux : un joyau sous l'oeil des experts
Mis en place par la Ville de Bayeux et le Ministère de la Culture, ce programme d’étude va permettre à une dizaine de scientifiques issus de plusieurs laboratoires d’examiner la Tapisserie de Bayeux sous toutes les coutures. Ce travail qui va s’étaler sur quatre années a pour objectif de sonder encore mieux cette broderie classée au patrimoine de l’Unesco en 2007 mais aussi de voir dans quelle mesure on peut encore améliorer ses conditions de conservation.
Reportage : S. Nevenkic / C. Bézard / V. Potel
Un joyau sous haute surveillance
Cette broderie qu’on appelle aussi la Tapisserie de la Reine Mathilde et qui représente la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie, est conservée à Bayeux depuis 1983 dans l’Ancien Grand Séminaire du XVIIe siècle. Les 70 mètres de tapisserie sont exposés dans une espèce de boîte en béton armée derrière une vitre blindée de 3cm d’épaisseur, en arc de cercle et sous des rampes lumineuses de faible intensité qui évitent la dégradation des couleurs.Pour préserver les fibres de la toile de lin et les fils de laine (teints avec 8 couleurs à base de pigments naturels), la température (18/20°), le taux d’humidité (autour de 50%) sont également surveillés. Il y a un an des capteurs thermo-hygrométrique ont été installés pour connaître les échanges entre les milieux.
Un trésor artistique et historique
Autant de précautions qui visent à préserver ce joyau national car au-delà de son ancienneté (elle a été commandée par l'évêque Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant, après la après la conquête de l'Angleterre par les Normands en 1066), la Tapisserie de Bayeux fournit des renseignements historiques sur la vie au XIe siècle qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Architecture civile et militaire, armement, navigation, détails de la vie quotidienne... autant d’aspects qui sont narrés au cours de 58 scènes légendées qui vont de la désignation de Guillaume par le roi d'Angleterre en 1064, jusqu'à son avènement en 1066.Chaque année, près de 400 000 personnes par an viennent admirer ce chef d'oeuvre qui s'inscrira peut-être un jour dans le cadre du projet du futur Centre de compréhension de l’Europe du Moyen Âge à Bayeux (un projet qui n’est pas encore complètement acté... on en saura plus fin 2017).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.