Une barque gallo-romaine vieille de 2000 ans reconstituée à Lyon
L'embarcation mise au jour à Lyon en 2003 dans le quartier du Vieux Lyon livre progressivement ses secrets. Longue de 15 mètres, la barque est entre les mains des archéologues de l'Inrap et du laboratoire Arc Nucléart.
Démontée pièce après pièce, l’épave doit permettre une restauration-conservation inédite et des études archéologiques.
Reportage : F. Nicotra / S. Pichavant / Y. Chen
Traçabilité et expertise
Autour de la barque gallo-romaine, les chercheurs ont d'abord entrepris un étiquetage précis de chacune des pièces pour en garantir le remontage. Les différents éléments ont pu être examinés pour comprendre la mise en œuvre et l’entretien du bateau. Ainsi, des archéologues ont pu identifier et dater les essences de bois composant le chaland.D'autres experts (des tracéologues), ont étudié les traces laissées par les outils lors de sa fabrication. "On a trouvé du textile qui a 2000 ans, on va pouvoir tracer chaque élément dans sa fabrication grâce à toutes les traces d'outil", s'émerveille Marc Guyon, archéologue à l'Inrap. Un important corpus de tissus va ainsi permettre de documenter et d’affiner les connaissances sur la corporation des chiffonniers lyonnais.
Conserver pour faire parler
Découvert dans le sous-sol de Lyon lors du creusement du parking Saint-Georges, la barque essentiellement constituée de bois, a été sauvegardée grâce à l'expertise des archéologues de l'Inrap et aux compétences techniques du laboratoire Art-Nucléart.Un contact avec l'air ambiant aurait endommagé à jamais l'état de l'épave. Pour la nécessité de sa conservation, le chaland a d’abord été placé dans un atelier de 200 mètres carrés dont l’atmosphère est parfaitement contrôlée en permanence en température et en humidité. Puis le bois a subi de nombreux traitements, que seules les équipes de Nucléart maîtrisent dans le monde. "La résine présente dans le bain permet de garder la forme du bois", dévoile Laure Meunier-Salinas, restauratrice ARC-Nucléart
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