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Une barque gallo-romaine vieille de 2000 ans reconstituée à Lyon

Il y a 13 ans, sur les bords de Saône de Lyon, le chantier d'un parking avait donné lieu à une vaste campagne de fouilles archéologiques préventives. Lors de ce chantier hors norme, dix-huit embarcations avaient été découvertes, certaines datant de l'époque gallo-romaine. Aujourd'hui, les archéologues ont trouvé la technique pour conserver et faire parler cette barque vieille de 2000 ans.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Découverte à Lyon il y a 13 ans lors d'un chantier public, la barque gallo-romaine livre enfin ses premiers secrets
 (France 3 / Culturebox)

L'embarcation mise au jour à Lyon en 2003 dans le quartier du Vieux Lyon livre progressivement ses secrets. Longue de 15 mètres, la barque est entre les mains des archéologues de l'Inrap et du laboratoire Arc Nucléart. 

Démontée pièce après pièce, l’épave doit permettre une restauration-conservation inédite et des études archéologiques. 

Reportage : F. Nicotra / S. Pichavant / Y. Chen  


Traçabilité et expertise

Autour de la barque gallo-romaine, les chercheurs ont d'abord entrepris un étiquetage précis de chacune des pièces pour en garantir le remontage. Les différents éléments ont pu être examinés pour comprendre la mise en œuvre et l’entretien du bateau. Ainsi, des archéologues ont pu identifier et dater les essences de bois composant le chaland.

D'autres experts (des tracéologues), ont étudié les traces laissées par les outils lors de sa fabrication. "On a trouvé du textile qui a 2000 ans, on va pouvoir tracer chaque élément dans sa fabrication grâce à toutes les traces d'outil", s'émerveille Marc Guyon, archéologue à l'Inrap. Un important corpus de tissus va ainsi permettre de documenter et d’affiner les connaissances sur la corporation des chiffonniers lyonnais.
  (France 3 / Culturebox)

Conserver pour faire parler

Découvert dans le sous-sol de Lyon lors du creusement du parking Saint-Georges, la barque essentiellement constituée de bois, a été sauvegardée grâce à l'expertise des archéologues de l'Inrap et aux compétences techniques du laboratoire Art-Nucléart.
Découverte d'une barque gallo-romaine lors du chantier de fouilles du parc Saint-Georges de Lyon en 2003
 (PHOTOPQR/LE PROGRES)

Un contact avec l'air ambiant aurait endommagé à jamais l'état de l'épave. Pour la nécessité de sa conservation, le chaland a d’abord été placé dans un atelier de 200 mètres carrés dont l’atmosphère est parfaitement contrôlée en permanence en température et en humidité. Puis le bois a subi de nombreux traitements, que seules les équipes de Nucléart maîtrisent dans le monde. "La résine présente dans le bain permet de garder la forme du bois", dévoile Laure Meunier-Salinas, restauratrice ARC-Nucléart

Lugdunum : ville de flux

La barque ainsi reconstituée, révèle enfin ses secrets. Il y a deux mille ans, Lyon qui s'appelait alors Lugdunum était un véritable carrefour fluvial. Avec ses deux cours d'eau, la Saône et le Rhône, la ville bénéficiait de nombreux échanges commerciaux, migratoires et économiques. "Ici c'était l'autoroute de l'époque, toutes les marchandises transitaient par les voies d'eau", explique Yves Rolland, spécialiste en archéologie romaine.
  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)


De l'eau à la pierre

Remplis de matériaux, tous ces bateaux qui voyageaient du nord au sud ont permis l'acheminement des pierres. Celles-ci ont, entre autres, servi à la construction du théâtre gallo-romain qui surplombe encore la ville et qui accueille chaque été des milliers de spectateurs pour le festival des Nuits de Fourvière. 
Le théâtre antique de Lyon
 (France 3 / Culturebox)

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