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Vente contestée d'un masque africain : le tribunal d'Alès rendra sa décision en décembre

Le tribunal d'Alès a examiné mardi la demande d'un couple de retraités d'annuler la vente d'un masque africain à un brocanteur. Ce dernier leur a acheté 150 euros et l'a ensuite revendu pour plus de 4 millions d'euros.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Gard Lozère
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le tribunal judiciaire d'Alès (Gard), le 31 octobre 2023. (LUDOVIC LABASTROU / RADIO FRANCE)

Le tribunal judiciaire d'Alès, dans le Gard, rendra sa décision le 19 décembre 2023 dans l'affaire du masque africain qui oppose un couple de retraités et un brocanteur du Vigan, rapporte mardi 31 octobre France Bleu Gard Lozère. Ces octogénaires accusent l'antiquaire de les avoir arnaqués en ne leur révèlant pas la véritable valeur de ce masque très rare en bois sculpté au Gabon. Il le leur a acheté 150 euros et l'a revendu aux enchères 4,2 millions d'euros. Ils passaient devant le tribunal mardi.

Les retraités réclament l'annulation de la vente et de forts dommages et intérêts. "Qui dit annulation de la vente dit que ce contrat n'a jamais existé, donc on devrait récupérer le masque, sauf que le masque a été revendu à quelqu'un d'anonyme en 2022, donc qui dit annulation dit indemnisation par rapport à des dommages et intérêts", assène leur avocat Me Frédéric Mansat-Jaffré au micro de France Bleu Gard Lozère. Ils demandent donc 4,2 millions d'euros ou "la somme réellement empochée par le brocanteur de 3,179 millons d'euros", précise-t-il.

"La chronologie, l'analyse factuelle des pièces montrera que nous sommes dans notre bon droit et que si véritablement on avait eu connaissance que ce masque n'était pas anodin, jamais la vente ne se serait déroulée."

Me Frédéric Mansat-Jaffré, avocat du couple de retraité

à France Bleu Gard Lozère

Le brocanteur explique de son côté qu'il n'est pas soumis aux mêmes règles d'information qu'un antiquaire. "C'est très étonnant parce que dans ce type de dossier, huit fois sur dix ça finit en transaction avec une proposition que mon client n'était pas obligé de faire", affirme son avocate Me Patricia Pijot à France Bleu Gard Lozère. Après l'authentification par la salle des ventes, le brocanteur leur a proposé de leur verser 300 000 euros. Une proposition refusée par le couple de retraités.

"Cet objet dormait depuis quasiment un siècle dans cette famille qui n'a pas daigné s'y intéresser, s'il y a eu cette adjudication, c'est grâce aux démarches de mon client. Ce n'est ni un antiquaire, ni un escroc."

Me Patricia Pijot, avocate du brocanteur

à france Bleu Gard Lozère

Dans cette affaire, une troisième partie a fait son apparition, indique France Bleu Gard Lozère. Le Collectif Gabon Occitanie exige également l'annulation de la vente et sa restitution au pays d'origine. "Ce bien a une âme, ce masque n'est pas à vendre, c'est l'âme du Gabon et les enfants du Gabon réclament la restitution de ce masque", explique la présidente de l'association, Solange Bizeau.

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