Cet article date de plus de neuf ans.
Victoire de Samothrace : une exposition au Louvre raconte sa rénovation
L'an dernier, la nouvelle présentation en juillet de la Victoire Samothrace après rénovation a été l'un des temps forts du musée du Louvre. L'histoire de cette restauration, ses aléas et ce qu'elle a permis de révéler sur cette célébrissime statue antique, fait maintenant l'objet d'une exposition inaugurée jeudi au Louvre.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La rénovation a permis une auscultation intéressante
Datée du IIe siècle avant J.-C, cette statue sans tête est l'une des trois vedettes du Musée du Louvre avec la Joconde et la Vénus de Milo.
"On avait déjà bien étudié la Victoire", une statue ailée de la messagère de Zeus annonçant un triomphe lors d'une grande bataille navale. "Mais il y a beaucoup de choses qu'on ne savait pas et la restauration a permis d'en savoir un peu plus", résume Ludovic Laugier, co-commissaire de l'exposition avec Marianne Hamiaux, cité par l'AFP.
La restauration de ce chef-d'oeuvre de l'époque hellénistique a duré dix mois à quelques dizaines de mètres de l'emplacement habituel de la statue, en haut du monumental escalier Daru. Un lifting ambitieux, qui a coûté 4 millions d'euros, un pactole auquel ont participé 6.700 donateurs du monde entier.
Au total, quelque 30 personnes, dont huit restaurateurs, un monteur et cinq experts du laboratoire des musées de France (C2RMF), ont travaillé à cette rénovation, sous la houlette d'une commission internationale d'experts. En la nettoyant, il est apparu qu'elle était peinte
À l'aide de petites compresses imbibées d'eau, la statue, très encrassée, a été nettoyée de tous les badigeons accumulés lors des précédentes restaurations. Le visiteur peut découvrir la différence entre le marbre blanc de Paros utilisé pour la statue et le marbre gris de Lartos (Rhodes) employé pour le bateau qui lui sert de socle.
Elle est blanche, mais la restauration a permis de confirmer que, comme toutes les statues grecques, la Victoire était peinte à l'origine. "On sait que la blancheur grecque est un mythe absolu", rappelle Ludovic Laugier. Des traces de bleu invisibles à l'oeil nu ont été trouvées sur le vêtement. Les ailes aussi étaient peintes mais on ne peut en déterminer la couleur.
Des fragments, dont une main, désormais visibles
Les restaurateurs ont également pu réintégrer sept fragments de la statue sur la trentaine conservés dans les réserves du musée. Certains de ces fragments sont présentés au visiteur, notamment la main droite amputée de deux doigts, qui permet de prendre conscience de la taille de la Victoire (2,75 m), la plus monumentale de toutes celles connues dans le monde grec.
La dépose de la statue a aussi été l'occasion de réinsérer des copies en résine d'éléments du bateau conservés dans les collections publiques grecques. "La restauration d'une telle oeuvre est une opération de grande envergure", souligne Ludovic Laugier.
Trois nuits ont été nécessaires pour la dépose et le transport de la statue, le bateau a été démonté en 23 blocs (27 tonnes), la radiographie de la Victoire a nécessité l'instauration d'un périmètre de sécurité de 500 m, l'érection d'un mur de protection en plomb et l'interruption des rondes des gardiens et des pompiers dans cette partie du musée.
L'exposition au Louvre comprend une reconstitution numérique du sanctuaire de Samothrace où se trouvaient de nombreux édifices religieux, liés à des cultes initiatiques. La Victoire de Samothrace, redécouvrir un chef-d'oeuvre
Au musée du Louvre du 5 mars au 15 juin 2015
Datée du IIe siècle avant J.-C, cette statue sans tête est l'une des trois vedettes du Musée du Louvre avec la Joconde et la Vénus de Milo.
"On avait déjà bien étudié la Victoire", une statue ailée de la messagère de Zeus annonçant un triomphe lors d'une grande bataille navale. "Mais il y a beaucoup de choses qu'on ne savait pas et la restauration a permis d'en savoir un peu plus", résume Ludovic Laugier, co-commissaire de l'exposition avec Marianne Hamiaux, cité par l'AFP.
La restauration de ce chef-d'oeuvre de l'époque hellénistique a duré dix mois à quelques dizaines de mètres de l'emplacement habituel de la statue, en haut du monumental escalier Daru. Un lifting ambitieux, qui a coûté 4 millions d'euros, un pactole auquel ont participé 6.700 donateurs du monde entier.
Au total, quelque 30 personnes, dont huit restaurateurs, un monteur et cinq experts du laboratoire des musées de France (C2RMF), ont travaillé à cette rénovation, sous la houlette d'une commission internationale d'experts. En la nettoyant, il est apparu qu'elle était peinte
À l'aide de petites compresses imbibées d'eau, la statue, très encrassée, a été nettoyée de tous les badigeons accumulés lors des précédentes restaurations. Le visiteur peut découvrir la différence entre le marbre blanc de Paros utilisé pour la statue et le marbre gris de Lartos (Rhodes) employé pour le bateau qui lui sert de socle.
Elle est blanche, mais la restauration a permis de confirmer que, comme toutes les statues grecques, la Victoire était peinte à l'origine. "On sait que la blancheur grecque est un mythe absolu", rappelle Ludovic Laugier. Des traces de bleu invisibles à l'oeil nu ont été trouvées sur le vêtement. Les ailes aussi étaient peintes mais on ne peut en déterminer la couleur.
Des fragments, dont une main, désormais visibles
Les restaurateurs ont également pu réintégrer sept fragments de la statue sur la trentaine conservés dans les réserves du musée. Certains de ces fragments sont présentés au visiteur, notamment la main droite amputée de deux doigts, qui permet de prendre conscience de la taille de la Victoire (2,75 m), la plus monumentale de toutes celles connues dans le monde grec.
La dépose de la statue a aussi été l'occasion de réinsérer des copies en résine d'éléments du bateau conservés dans les collections publiques grecques. "La restauration d'une telle oeuvre est une opération de grande envergure", souligne Ludovic Laugier.
Trois nuits ont été nécessaires pour la dépose et le transport de la statue, le bateau a été démonté en 23 blocs (27 tonnes), la radiographie de la Victoire a nécessité l'instauration d'un périmètre de sécurité de 500 m, l'érection d'un mur de protection en plomb et l'interruption des rondes des gardiens et des pompiers dans cette partie du musée.
L'exposition au Louvre comprend une reconstitution numérique du sanctuaire de Samothrace où se trouvaient de nombreux édifices religieux, liés à des cultes initiatiques. La Victoire de Samothrace, redécouvrir un chef-d'oeuvre
Au musée du Louvre du 5 mars au 15 juin 2015
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.