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Vidéo Financement du terrorisme par le trafic d'art : des "antiquités de sang" seraient en vente sur internet

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Complément d'enquête. Financement du terrorisme par le trafic d'art : des "antiquités de sang" en vente sur eBay ?
Complément d'enquête. Financement du terrorisme par le trafic d'art : des "antiquités de sang" en vente sur eBay ? Complément d'enquête. Financement du terrorisme par le trafic d'art : des "antiquités de sang" en vente sur eBay ?
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Pillées dans les zones de guerre au Proche et au Moyen-Orient, des œuvres d’art seraient revendues sur des sites de vente en ligne. "Complément d'enquête" s'intéresse le 20 février à ce marché illégal, qui serait l’une des principales sources de financement des groupes terroristes. 

Sur les sites de vente en ligne, on trouve de très belles antiquités pour tous budgets. Comme ce petit chariot en provenance de Syrie, en vente sur eBay à moins de 1 300 euros. Sur la même page, le vendeur propose des dizaines d'autres objets issus du Moyen-Orient. 

Les journalistes ont retrouvé ses coordonnées : il vit dans le Nord-Pas-de-Calais et possède une entreprise de services à la personne. Ils prennent rendez-vous en se faisant passer pour des acheteurs.

L'homme dit avoir de 1 000 à 2 000 pièces en sa possession. Sur internet, il vend des dizaines d'antiquités chaque mois. Il accorde une remise de 20% si elles sont achetées directement chez lui. Le petit chariot repéré sur eBay reviendrait donc à 1 000 euros, cet autre à moins de 1 500.

En France, l'importation d'antiquités issues de pays en conflit est interdite depuis 2016

D'où provient-il ? "Syrie, Irak…", le vendeur reste flou : il l'a acquis il y a six mois seulement, grâce à des "contacts" qu'il s'est faits avec le temps, explique-t-il, ajoutant qu'il n'en sait pas plus sur son origine. Pourrait-il être issu d'un pillage ? La toile facilite le trafic de tels objets, d'une valeur relativement peu importante et d'une taille modeste, faciles à transporter et à dissimuler. 

En France, l'importation d'antiquités en provenance de pays en conflit est interdite depuis 2016. Pour rassurer ses "clients", le vendeur propose de joindre à la facture un certificat d'authenticité illustré. En cas de contrôle, ces éléments suffiront, affirme-t-il, à prouver leur bonne foi et à éviter les poursuites judiciaires.

"Complément d'enquête" n'était pas seul à s'intéresser à ce revendeur. La police l'avait placé sous surveillance depuis plusieurs mois. Peu de temps après la visite des journalistes, sa maison a été perquisitionnée. L'enquête devra déterminer s'il a bel et bien vendu des antiquités pillées en Irak et en Syrie, et si elles ont permis de financer des groupes terroristes.

Extrait de "Trafiquants d'art : la guerre est déclarée", un document de "Complément d'enquête" à voir le 20 février 2020.

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