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Vol d'un fragment de fresque de la maison de Neptune à Pompéi

Un nouvel acte de détérioration du site de Pompéi, en Italie du Sud : le portrait d'une divinité gréco-romaine, extrait d'une ancienne fresque de la maison de Neptune, a été dérobé la semaine dernière, a révélé mardi la Surintendance archéologique du site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Une affaire qui inspire un sentiment d'indignation et de lassitude de la presse transalpine.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Fresque ancienne de la maison de Neptune avec le fragment dérobé.
 (HO/Ministère italien de la Culture/AFP )

Le vol a été découvert la semaine dernière, mercredi 12 mars, par un gardien qui effectuait sa ronde, mais a été tenu secret jusqu'à présent afin de ne pas compromettre l'enquête en  cours. C'est dans une zone non-ouverte au public, dans la Maison de Neptune, que l'acte de vandalisme a été commis. 

Un vol mystérieux

Le fragment de près de 20 cm de diamètre, sur lequel figure la déesse Artémis, a été dissocié de l'ensemble auquel il appartenait, à l'aide d'un objet métallique, a expliqué la Surintendance de Pompéi. 

La fresque de la maison de Neptune avant le vol du fragment. 
 (HO/Ministère italien de la Culture/AFP )
Ce mode opératoire a fortement endommagé la fresque qui ornait un des murs d'une petite salle de l'antique demeure. Les autorités cherchent à savoir comment un tel pillage a pu être réalisé dans un site si surveillé, bien que la zone incriminée ne soit pas couverte par la vidéo-surveillance. Les activités des équipes de gardiens de Pompéi sont analysées par les Forces de l'Ordre, tout comme les images des cameras qui veillent sur l'ancienne cité romaine. 

Emotion en Italie

Pompéi, ensevelie sous les cendres par l'éruption du Vésuve le 24 août 79, constitue l'ensemble le mieux conservé d'une ville de l'époque romaine. Cette nouvelle découverte a suscité l'indignation en Italie, le quotidien Il Messaggero écrivant même en une de son édition du jour, "une honte pour le pays". Selon Andrea Marcucci (PD, gauche), président de la commission Culture du  Sénat, "Pompéi meurt à cause des retards, de la négligence, et de la  bureaucratie."  

Les précédents récents

Depuis trois ans, Pompéi a été le théâtre de nombreux incidents comme la  chute d'un pilier d'une pergola extérieure de la maison de Loreius Tiburtinus en décembre 2011, précédée par de spectaculaires effondrements de pans de murs  au sein de la Maison des Gladiateurs et dans celle du Moraliste. En septembre 2012, c'est une poutre de soutien du toit en tuiles qui avait  cédé dans la fameuse Villa des Mystères. Le Temple de Vénus et un pan de mur de la nécropole ont également été endommagées au début du mois après de fortes pluies, poussant l'Union européenne à exhorter l'Italie à "prendre soin de Pompéi, un lieu emblématique pour l'Europe mais aussi pour le monde".

Des efforts encore  insuffisants

En réponse, l'Italie a déclaré qu'elle débloquait quelque deux millions  d'euros pour l'entretien du site. Le nouveau Premier ministre Matteo Renzi a également fait appel à des investisseurs  privés pour aider à restaurer les ruines. L'an dernier, les conservateurs ont entamé des restaurations de Pompéi pour un coût de 105 millions d'euros, financée par l'UE à hauteur de 41,8 millions d'euros. Mais selon le quotidien Il Corriere della Sera, seuls 588.000 euros ont été dépensés à ce jour, soit seulement 0,56% des fonds disponibles.


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