: Vidéo "Au début, Solenn m'a hanté. Maintenant, elle m'accompagne" : PPDA revient sur la disparition de sa fille
Patrick Poivre d’Arvor parle de sa fille Solenn qui souffrait d'anorexie. Elle a mis fin à ses jours en 1995, à âge de 19 ans. "La vie, pourtant, elle l’a aimée, profondément", affirme son père. Il se dit heureux d’avoir créé un hôpital qui porte son nom, la Maison de Solenn… Extrait du magazine "19h le dimanche" du 15 avril.
"Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, / Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. / J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. /Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps." Patrick Poivre d’Arvor lit les quatre premiers vers de ce poème de Victor Hugo extrait du recueil Les Contemplations : "J’adore ce poème qu’il a écrit sept ans après la mort de sa fille Léopoldine, qui avait exactement l’âge de ma fille Solenn", rappelle PPDA au cours de l’entretien qu’il a accordé à Thomas Sotto pour le magazine "19h le dimanche" (Facebook, Twitter, #19hLD).
Solenn s’est longtemps battue contre l’anorexie avant de mettre fin à ses jours en 1995, à l’âge de 19 ans. S’en veut-il de sa disparition, de n’avoir pas réussi à l’empêcher ? "Oui, parce qu’on devrait pouvoir retenir. D’abord, parce que ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses que les cadets partent avant les aînés. On devrait pouvoir les retenir. J’étais proche, très proche d’elle. On se parlait. Le week-end précédent, on était encore ensemble à la neige. On devait partir le soir même. Je lui ai téléphoné le matin même encore. Rien ne le laissait pressentir, même si je la savais fragile."
"L'anorexie est une maladie terrible"
A-t-il de la culpabilité ? "Non, il ne faut pas avoir de culpabilité. Ils partent, parce qu’ils ont voulu partir. Plus que ça, ils ont voulu surtout se soustraire à la douleur qu’ils ont en eux. Ils ont juste voulu couper ce moment de douleur. Ils n’ont pas voulu nous quitter. La lettre qu’elle m’a adressée, que j’ai découverte après sa mort, était bouleversante d’amour." Dans cette lettre, Solenn écrit "Merci pour tout, mais je n’aime pas la vie", rappelle Thomas Sotto. "La vie, pourtant, elle l’a aimée, profondément, répond PPDA. Elle est allée avec moi dans des tas de pays. Elle était passionnée par l’Afrique et avait envie d’aider dans l’humanitaire."
"Il y avait chez elle une passion réelle, mais, malheureusement, l’anorexie est une maladie terrible, comme tous les troubles alimentaires qui vous bouffent le cerveau. Solenn, je pense beaucoup à elle. Au début, elle m’a hanté. Maintenant, elle m’accompagne. Et je pense même qu’à un moment de ma vie, elle m’a guidé, poussé sur un chemin qui n’était pas tout à fait le mien. Le fait d’avoir créé un hôpital qui porte son nom, la Maison de Solenn, m’a rendu très heureux. Et je suis très fier, car depuis quelques semaines, nous avons lancé les Bourses Solenn pour permettre à des chercheurs d’essayer, partout dans le monde, de trouver les raisons de cette maladie. Un jour, on finira par trouver quelque chose."
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