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Petit guide de Twitter à l'attention de Nicolas Sarkozy

Le candidat sortant a débarqué aujourd'hui dans un univers très codifié. FTVi lui donne les clefs pour s'en sortir.

Article rédigé par Vincent Matalon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, au siège de l'UMP à Paris, le 11 janvier 2006. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

Après Facebook, l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy continue sur Twitter. Le président sortant a lancé mercredi 15 février son compte sur le réseau social aux messages de 140 signes. Son arrivée est fracassante : à peine plus de deux heures après son premier tweet, il comptait déjà plus de 17 000 abonnés.

Mais Twitter n'est pas Facebook, et l'univers dans lequel Nicolas Sarkozy fait ses premiers pas est très codifié. Du coup, par pure mansuétude, FTVi lui donne trois conseils pour devenir un vrai "twitto", un utilisateur chevronné de Twitter.

1. Se mettre au "tweet-clash"

Pour faire ses premières armes dans le monde impitoyable de Twitter, il n'y a pas 36 solutions : il faut commencer par en découdre avec un autre utilisateur, si possible populaire. Ces "tweet-clashs" permettent de faire parler de soi, et donc de gagner des abonnés facilement, que l'on en sorte gagnant ou perdant.

Pour démarrer du bon pied, Nicolas Sarkozy peut demander conseil à son ministre de l'Industrie. Eric Besson est en effet un adepte de la discipline, son plus célèbre "tweet-clash" restant celui qui l'a opposé à Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

Cette dernière ironisait en septembre dernier sur la sécurité des centrales nucléaires, dans lesquelles s'étaient introduits des militants de Greenpeace. Le ministre profite de cette remarque pour lui proposer un débat sur Twitter à propos de l'accord électoral PS-Verts. La réplique de la responsable écolo fuse, cinglante :

Résultat de cette brève passes d'armes en ligne : 250 abonnés de plus pour Eric Besson. Malheureusement, il y a peu de chances de voir un "tweet-clash" entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Celui-ci, à la différence du président sortant, ne tweete jamais lui-même, mais délègue cette responsabilité à son équipe de campagne.

2. Faire un "DM fail"

Autre moyen de faire parler de soi à peu de frais sur Twitter : envoyer par mégarde un message destiné à être privé ("Direct Message" ou DM) à tous ses abonnés. Cette erreur, appelée "DM fail", est très courante sur le réseau : il suffit d'oublier d'écrire un "d" avant d'envoyer un tweet à un destinataire pour que le message passe de la sphère privée à la sphère publique.

Là encore, deux ministres peuvent éclairer Nicolas Sarkozy sur cette pratique gênante, mais qui provoque un engouement garanti : Nadine Morano et l'inévitable Eric Besson. La première a tout récemment envoyé à tous ses abonnés le message suivant, destiné à l'origine à son collègue de l'Industrie : "@ericbesson je bulle dans un spa avec des copines et toi tu tweet occupe toi de ta femme un peu." Morano prend conscience de sa bourde quelques minutes plus tard, efface le message et s'explique au sujet de sa "vanne", mais le mal est fait : tout Twitter ironise au sujet de sa gaffe.

Même cause et mêmes effets pour Eric Besson, qui a commis l'erreur de publier en octobre dernier le message suivant : "Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec toi ?". Son tweet sera resté en ligne 10 minutes, avant que le ministre ne réagisse en en envoyant un autre :

 

3. Casser son image avec des "twitpics" de campagne

Enfin, parce que les 140 signes autorisés par Twitter peuvent parfois être trop peu, Nicolas Sarkozy devra penser à envoyer des photos depuis son compte. Ces images, souvent appelées "twitpics" sur le réseau, permettent à l'internaute curieux d'avoir accès aux coulisses de la campagne électorale.

Différents styles s'opposent quand il s'agit de se mettre en scène en photo. L'équipe de campagne de François Hollande privilégie la sobriété, avec des images de réunions publiques un rien austères. Pas grand-chose à voir avec le "twitto" aguerri qu'est Eric Besson, qui n'hésite pas à poser en compagnie de son collègue Thierry Mariani face à l'objectif d'une secrétaire nationale de l'UMP.

 

Si le candidat Sarkozy veut faire encore plus parler de lui sur le réseau, il sait ce qu'il lui reste à faire : publier une "twitpic" de sa fille Giulia, comme certains le lui réclamaient dès son arrivée.

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