Psychologie : le syndrome de Stockholm a 50 ans
Août 1973. À la Kreditbank de Stockholm (Suède), deux braqueurs se rendent, après avoir détenu quatre otages pendant six jours de huis clos dans la salle des coffres, au cours desquels les employés ont pris la défense de leurs ravisseurs face aux menaces d’intervention de la police. Kristin Enmark, une des victimes, raconte : "On est le groupe des captifs, les otages et Clark et Jan Erik, les braqueurs. On était comme les doigts de la main."
Une relation d’emprise
Le syndrome de Stockholm décrit l’attachement d’une personne séquestrée envers son ravisseur. Kristin a même eu une relation amoureuse avec un des braqueurs après sa sortie de prison. "J’avais 23 ans, j’étais terrifiée, j’ai décidé de considérer que c’était un homme bon", dit-elle.
Que se passe-t-il dans la tête de la victime ? "Dans un contexte où on est stressé, on se dit qu’on pourrait risquer la mort et on est dépendant de celui qui prend en otage. On va se dire : ‘Il n’est pas si méchant que ça’", explique le psychiatre Roland Coutanceau. D’après les psychologues, plus la détention est longue, plus la relation d’emprise est forte et peut déboucher sur le syndrome de Stockholm.
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