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Quand Noël rime avec malaise

De la famille, des cadeaux surprises, un festin... Autant d'ingrédients qui peuvent faire de cette fête un bonheur parfait comme un fiasco intégral. Francetv info a recueilli quelques souvenirs amers et drôles à la fois.

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
Noël, avec sa fête de famille et son échange rituel de cadeaux, est parfois un moment étrange.  (OLIVIA BARR / PHOTONICA / GETTY IMAGES )

NOEL - Ah Noël, son beau sapin, sa ribambelle de cadeaux, sa dinde et sa réunion de famille... quand soudain, la belle machine s'enraye. Souvent, cette fête rituelle de fin d'année rime avec malaise et peut même virer au fiasco. A la veille du 24 décembre, francetv info a recueilli quelques souvenirs amers et drôles à la fois.

Les cadeaux #malaise

Ceux que l'on reçoit. Le pull serpillière offert par Anémone à Thierry Lhermitte dans Le père Noël est une ordure n'est pas si éloigné de la réalité. Charlotte, 25 ans, se souvient ainsi de ce Noël où elle a reçu pour seul cadeau de ses deux parents un parapluie, "offert dans une mini-pochette qui ressemblait à un étui à lunettes". Simon, journaliste à francetv info, cite aussitôt cet ensemble tapis de bain et tapis de contour de WC aux motifs Bibifoc, donné par sa mère à sa petite amie.  

@Shanovar, un internaute francilien âgé de 28 ans, raconte cette anecdote émouvante et totalement étrange sur sa grand-mère, aujourd'hui disparue : "Depuis que j'ai 15 ans et jusqu'à mes 26 ans, elle m'a offert de la soupe de poisson de Bretagne. C'est cool et authentique. Mais quand tu as 20 ans, ça ne te fait pas vraiment rêver. Bizarrement, confie-t-il, je n'attends plus Noël avec des étoiles dans les yeux depuis."

Parfois, un cadeau à côté de la plaque peut se révéler très pertinent. Jean-Baptiste, 32 ans, a longtemps gardé cette dînette qu'il avait reçue par erreur à 5 ans au Noël de l'entreprise de sa mère. Alors qu'une employée s'apprêtait à l'échanger avec le robot prévu pour les garçons, Jean-Baptiste s'est mis à hurler et à se jeter par terre, en furie. "Ma mère accourt, raconte-t-il, me redonne ma dînette et doit expliquer aux organisateurs effarés que non, je ne suis pas un dangereux inverti. Et j'ai adoré cette dînette, qui m'a servi pendant des années pour prendre mes faux repas de cow-boy viril prenant une pause au coin du feu." Preuve que l'antisexisme en matière de jouets fait recette depuis longtemps.

Ceux que l'on fait. Les confessions, dans cette catégorie, sont aussi très nombreuses. Et parfois très mignonnes. Claire, 28 ans, est encore très marquée par la réaction de son grand-père quand, petite, elle lui a offert une savonnette parfumée enfermée dans un gant de toilette coloré, noué avec un ruban. Un sachet senteur fait maison. "Il en a ri toute la soirée, en se moquant de moi devant toute la famille. Sur le moment, je lui en ai voulu à mort. Je lui en veux toujours d'ailleurs."

Les souvenirs liés aux cadeaux ratés peuvent être plus douloureux. Et révélateurs d'une mésentente familiale. Adèle a encore du mal à avaler cet épisode au cours duquel son grand frère lui a jeté à la figure le beau-livre sur le Brésil qu'elle lui avait offert, au prétexte qu'il s'intéressait désormais au Guatemala. "J'ai commencé à manger mon foie gras dans ma chambre. Depuis, je fais tout pour travailler à Noël."

Pour Jeanne, ce sont plutôt les éléments qui se sont ligués contre elle. Cette trentenaire parisienne était bien décidée cette année-là à recourir à internet pour ses cadeaux : "C'était il y a deux ans. Pour la première fois de ma vie, je voulais être prévoyante et efficace, ne plus courir à Châtelet-Les Halles à 19h30, le 23 décembre." Elle se souvient même avoir posté un statut Facebook le samedi avant Noël disant : "Quand je pense aux losers qui font les boutiques pendant que je me la coule douce AHAH." C'était sans compter avec la neige, qui a bloqué tout le nord de la France cette année-là. Les colis ne sont jamais arrivés. Et Jeanne s'est retrouvée un 24 décembre à 17h30 à courir dans le centre de Valenciennes pour refaire tous ses cadeaux.

La mauvaise nouvelle #malaise

Les mauvaises nouvelles qui tombent la veille ou le jour de Noël, cela n'arrive pas qu'aux autres. L'auteure de cet article a ainsi bien en mémoire ce 24 décembre au soir où l'hôpital a appelé pour annoncer la mort de papy. Ambiance pendant le réveillon. Chloé, elle, associe le 25 décembre à la date à laquelle son père lui a annoncé qu'il divorçait de sa mère. Elle avait 7 ans.

Heureusement, il y a des cas moins lourds mais toutefois pas agréables. Isabelle, enseignante dans le Lot, vient d'apprendre qu'elle ne serait pas payée pour son temps plein avant fin janvier. "J'ai repris mon travail à temps complet après quelques mois de mi-temps, mais des papiers ont été égarés. Je bosse depuis septembre à plein temps pour un demi-salaire." Résultat : "Noël à trois [avec son compagnon et son bébé d'un an], sans cadeau ni repas de fête. Malaise, donc."

La belle-famille #malaise

C'est l'un des dossiers les plus riches en anecdotes gratinées. Jean-Baptiste - l'homme à la dînette - a vécu un Noël épique dans la famille de son ex-petite amie. "J'ai 24 ans et mon beau-père est un personnage charismatique, à la Depardieu, qui aime la bonne chair. La table du réveillon est gargantuesque et je décide de mettre mes pas, ou plutôt mon repas, dans les pas de beau-papa." Whisky bien tassé à l'apéro, suivi de deux coupes de champagne. Une douzaine d'huîtres, puis du foie gras en entrée. Viennent ensuite la biche aux airelles puis la bûche glacée, les deux cafés, le verre de calva, et une dernière coupe de champagne. "La panse prête à exploser, je me lève péniblement pour suivre mon hôte sorti fumer un cigare. L'odeur envahit mes narines. Réaction immédiate : je vomis l'intégralité de mon repas sur les Weston de mon beau-père. Le tout sous les yeux de sa famille au grand complet encore assise à table."

Autre moment très délicat, vécu par Jeanne cette fois, avec la famille de son ex-petit ami. Invitée à partager le déjeuner du 25, "celui où tu sens les saumons, les oies et les huîtres se battre avec le chapon dans ton estomac", elle se retrouve au milieu d'une belle-famille pas très famille justement. "Dès l'apéritif, la situation a pris une tournure angoissante. Mon copain de l'époque a offert à son cousin l'album La Maison de mon rêve, du duo expérimental mystico-néo-folk CocoRosie. On s'est donc regardé dans le blanc des yeux pendant une demi-heure, sans dire un mot, en écoutant des miaulements de chatons et des bêlements de mouton sur fond de guitare acoustique et de chant pseudo-lyrique. Cette année-là, je crois qu'on m'a offert des ronds de serviette." 

La famille #malaise 

Pas besoin de belle-famille ou de cadeaux ratés pour saborder son Noël. Une bonne vieille famille, élargie ou pas, suffit. Nicolas, un monteur vidéo parisien âgé de 31 ans, a bien en tête le numéro de son oncle lors du Noël 2010. L’homme, vieux beau, la soixantaine, est arrivé avec des lunettes noires. "Il avait décidé de faire de la chirurgie esthétique pour relever ses pommettes. Sous les verres, l'horreur : son visage est tuméfié, gonflé, violet", se souvient Nicolas. "Ce petit effet rock star aurait été assez drôle, poursuit-il, sans le dernier conseil qu'il m'a donné avant de partir. Apprenant que je passais le réveillon du jour de l'An au Maroc, il m’a glissé au creux de l'oreille : 'Fais-moi confiance, les filles, pas plus de 1 000 dirhams'."

Charlotte, elle, se remémore ce Noël où un sapin a provoqué la discorde. "Mon père s’est mis en colère en nous voyant en train de décorer le sapin très haut et un peu déplumé que ma mère avait acheté. Il est parti furieux et on ne l’a plus revu de la journée. Le soir, il est revenu avec le sapin le plus petit et touffu qu’il avait pu trouver dans tout Paris."

Dans la famille de Mathilde, enfin, Noël est rempli de rituels et l'alchimie n'est pas toujours au rendez-vous. "Il y en a un qui veut que mon oncle, amateur de rhum, sorte une bonne bouteille. Mon frère, en général, tente de rivaliser. L'année dernière, il s’est endormi avant de passer à table. La lose, un peu." Allez, joyeux Noël quand même !

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