Que font les grands de ce monde entre deux sommets ? Ils tweetent
Les comportements des dirigeants mondiaux sur Twitter sont décortiqués pour la première fois dans une étude.
Les dirigeants du monde tweetent-ils ? Qu'écrivent-ils ? Qui suivent-ils sur le réseau social ? "Twiplomacy", une étude du cabinet conseil Burson-Marsteller, publiée jeudi 26 juillet à Genève (Suisse), tente pour la première fois de répondre à ces questions. Elle a décortiqué 264 comptes officiels et personnels de chefs d'Etat et de gouvernement dans 125 pays pour étudier leur comportement sur Twitter. FTVi résume les résultats.
• Deux tiers des leaders politiques mondiaux sont sur Twitter
L'étude révèle que les leaders politiques ont largement adopté l'outil de microblogging : deux dirigeants sur trois dans le monde utilisent Twitter. Pourquoi ce réseau social prend-il de plus en plus de place dans la politique ? "D'une part, cela permet aux chefs d'Etat et de gouvernement de diffuser leurs activités à un public de plus en plus large, explique Jeremy Galbraith, directeur général de Burson-Marsteller pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. D'autre part, cela donne aux citoyens un accès direct à leurs leaders." Exemple parmi d'autres : "Le président rwandais répond personnellement, dans un délai d’une heure, à la quasi-totalité des messages qui lui sont adressés sur son compte Twitter @PaulKagame", souligne Jeune Afrique dans un article de mars 2011.
Par ailleurs, Twitter colle parfaitement à la logique de la petite phrase politique. Dans un article consacré aux politiques sur Twitter, Les Inrocks écrivent : "'Vous n’avez pas le monopole du cœur', lancé un soir de mai 1974 par Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand, aurait assurément été un top tweet aujourd’hui." Le tweet est en effet un moyen de communication politique qui peut se révéler très porteur. L'étude cite notamment le message de Barack Obama le 9 mai 2012, "les couples du même sexe devraient pouvoir se marier", qui a été retweeté 62 047 fois.
Matthias Lüfkens, un autre responsable de Burson-Masteller, complète : "Seize des membres du G20 utilisent leurs comptes Twitter à des fins diplomatiques." Pour preuve, l’AFP a lancé le mois dernier un outil, e-diplomacy, permettant de mesurer, décrypter et comparer en temps réel l'activité de la diplomatie numérique par l'analyse de l'activité sur Twitter de ses principaux acteurs.
• Qui suit qui ?
Premier point : la moitié des dirigeants ne suit pas ses pairs, souligne l'étude. Les "pires" sont le président rwandais Paul Kagame (70 925 abonnés et 0 abonnement), le président russe, Vladimir Poutine, le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong et 35 autres comptes qui ne suivent absolument aucun autre compte Twitter.
Quoi qu'il en soit, le plus suivi de tous est @BarackObama : un quart des dirigeants du monde est abonné au compte du président américan. Avec plus de 17 millions de followers, il est aussi le dirigeant le plus suivi au monde, tenant la 5e place après Britney Spears au classement des personnalités les plus suivies sur Twitter. De son côté, il ne suit que deux leaders mondiaux : le Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, et l'ex-président russe, Dmitri Medvedev.
• Qui tweete, qui ne tweete pas ?
Barack Obama fut le premier dirigeant mondial à s’inscrire sur Twitter, le 5 mars 2007. En revanche, les chefs d'Etat et de gouvernement de Chine, d'Arabie Saoudite, d'Indonésie et d'Italie n'ont toujours pas rejoint le monde de Twitter.
L'étude montre aussi que les politiciens découvrent souvent ce réseau social durant les campagnes électorales, mais qu'une fois élus, ils ont tendance à devenir silencieux. C'est le cas de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, et de François Hollande, qui ont laissé tomber leurs abonnés dès leur prise de fonctions.
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