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Régine Deforges, l'auteure de "La Bicyclette bleue", est morte

Elle est décédée des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 78 ans. Sa saga de dix romans, adaptée à la télévision, s'est vendue à 10 millions d'exemplaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'écrivaine Régine Deforges, le 26 avril 2007 à Paris. (PIERRE VERDY / AFP)

Régine Deforges est morte. L'écrivaine s'est éteinte jeudi 3 avril des suites d'une crise cardiaque à l'hôpital Cochin, à Paris. C'est sa famille qui a annoncé la nouvelle. Née le 15 août 1935, elle avait 78 ans. Elle était l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz, petit-fils de François Mauriac.

Auteure d'une quarantaine de livres (jeunesse, fictions, anthologies, essais), la plus célèbre rousse de l'édition française – chevelure flamboyante et peau très claire – s'était rendue célèbre avec sa saga La bicyclette bleue, adaptée à la télévision avec Laetitia Casta. Cette saga de dix romans parue chez Fayard, commencée en 1983 par 101, avenue Henri Martin et achevée en 2007 par Et quand vient la fin du voyage, s'est vendue à plus de dix millions d'exemplaires. Elle a valu à Régine Deforges des démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteur d'Autant en emporte le vent, qui ne parvinrent cependant pas à convaincre les juges que la Française avait plagié l'Américaine.

Régine Deforges est née le 15 août 1935 à Montmorillon, dans la Vienne. Elle s'inspirera de son adolescence pour raconter, dans Le cahier volé(1978), une histoire vraie : celle d'une jeune fille, ressemblant à s'y méprendre à Régine –violemment exclue d'un village pour avoir confié à son journal intime l'attrait que lui inspirait une camarade de son âge. "Cela a renforcé ce côté sauvage que j'avais déjà", a-t-elle dit.

Régine Deforges a écrit une quarantaine de livres, dont plusieurs textes érotiques, plaidant pour que les femmes vivent librement leur sexualité. Autodidacte, elle a longtemps été libraire avant de créer, aux côtés de Jean-Jacques Pauvert, une maison d'édition, L'Or du temps, à la fin des années 1960. De nombreux ouvrages édités (comme Le Con d'Irène de Louis Aragon) ont fait l'objet d'interdictions diverses et de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs.

Régine Deforges, qui a longtemps tenu une chronique dans L'Humanité, a été présidente de la Société des gens de lettres. Elle a également été membre du jury du prix Femina dont elle a démissionné en 2006, en solidarité avec Madeleine Chapsal, qui venait d'être exclue. 

"Je ne voulais pas de la vie de ces gens-là"

On lui doit des titres comme O m'a dit (entretiens avec l'auteur de d'Histoire d'O), Blanche et Lucie (du nom de ses deux grand-mères), Les Contes pervers (dont elle tirera un film qu'elle-même réalisera), Révolte des nonnes (adapté au petit écran sous le titre L'Enfant des Loups en 1991), Pour l'amour de Marie Salat, Lola et quelques autres, Journal d'un éditeur, L'Orage ou La Hire, ou la colère de Jeanne. Cette mère de trois enfants avait aussi signé des livres pour enfants et un recueil de recettes de cuisine. En 2013, elle avait signé ses mémoires, L'enfant du 15 août

"Dès ma petite enfance, j'ai su que je ne voulais pas de la vie de ces gens-là, je voulais être ailleurs", confiait  Régine Deforges au Monde à l'occasion de la sortie de ses mémoires. Pourtant je suis restée attachée à cette terre. Dès que je descends à la gare de Poitiers, je sens mes racines." Elle disait aussi : "En esprit, je ne suis pas vieille, mais mon esprit et mon corps ne sont plus en accord. Je me sens fragile et je n'aime pas cela."

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