: Reportage "Des œuvres de grand prix et de grande qualité artistique" : le musée du Louvre-Lens expose des icônes mises à l'abri de la guerre ukrainienne
Elles sont arrivées en France en mai 2023. Seize icônes, provenant du musée Khanenko de Kiev sont depuis à l’abri, loin de la guerre, au centre de conservation du musée du Louvre à Liévin. Quatre d’entre elles en sont exceptionnellement sorties pour être exposées au Louvre-Lens.
Dans cette réserve aux allures d’entrepôt qui abrite les peintures de moyen format, des centaines d’œuvres sont conservées à la verticale sur des grilles. Parmi elles, les 16 icônes du musée national des arts Khanenko de Kiev. Ses responsables ont décidé de les exfiltrer d’Ukraine pour les préserver.
"Les conserver dans les meilleures conditions possibles"
Marie-Lys Marguerite est directrice déléguée du centre de conservation du musée du Louvre : "C'est une mise à l'abri essentiellement. On est vraiment là pour les conserver dans les meilleures conditions possibles. Elles sont conservées à 50% d'hygrométrie relative. Dans une atmosphère extrêmement stable, extrêmement sereine, propice à leur préservation et à leur transmission par la suite. Mais c'est vrai que pour certaines d'entre elles, qui avaient un tout petit peu souffert avant l'arrivée, on a pu réaliser des traitements toujours très en lien avec les collègues ukrainiens."
Les conservateurs ukrainiens souhaitent aussi que ces œuvres d’art sacrées inestimables soient exposées. Quelques-unes ont ainsi été présentées à leur arrivée en France, à Paris au musée du Louvre l’an dernier : "Ce sont des œuvres de grand prix et de grande qualité artistique, esthétique, de grande importance historique. Elles sont symboliques et donc elles ont vocation à être vues, à être partagées."
"Des iconographies typiquement byzantines"
Quatre nouvelles icônes sont exposées actuellement au Louvre-Lens. Elles n’ont jamais été présentées en France. Il s’agit d’une vierge à l’enfant du XVe siècle, d’un saint Jean-Baptiste du XVIe siècle et de deux œuvres du XVIIe siècle. Maximilien Durand est directeur du département des arts de Byzance au musée du Louvre : "Ce sont deux icônes qui d'abord, sont singulières par leur taille. Elles font deux mètres par deux mètres ce qui est très inhabituel dans la peinture d'icônes. Elles sont singulières parce qu'elles fonctionnent en pendant. C'est donc une même commande. Et puis elles sont singulières puisque ce sont des icônes qui présentent des iconographies typiquement byzantines. Le Jugement dernier d'une part et l'illustration d'un hymne à la vierge qui s'appelle 'En toi se réjouit toute la création'."
"Manifestement, elles ont été commandées pour des catholiques puisque, parmi les saints byzantins de ces icônes, on trouve des franciscains et des dominicains."
Maximilien Durand, directeur du département des arts de Byzance au musée du Louvreà franceinfo
Les 16 icônes du Musée Khanenko de Kiev resteront en France, au centre de conservation du Louvre à Liévin, tant que la guerre se poursuivra. L’exposition "Icônes venues d’Ukraine" est à voir au musée du Louvre Lens jusqu’au 2 juin 2025.
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