Saint-Pierre-et-Miquelon : pêcher le crabe des neiges, un véritable savoir-faire
À Saint-Pierre-et-Miquelon, au large du Canada, les pêcheurs partent en mer à la recherche de crabes des neiges. Ce crustacé très prisé est vendu localement, dans le cadre d'une pêche artisanale qui respecte la ressource.
Dans l'Atlantique nord, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon s'éveille face à l'océan. L'équipage du Marcel Angie III prend la mer pour une pêche d'exception. Profitant d'une fenêtre météo favorable, les marins mettent cap au sud, à 40 kilomètres des côtes. Ils partent à la rencontre de plus de 300 casiers, immergés par 130 mètres de fond, là où vivent les crabes des neiges. La technique de pêche pour les capturer est exigeante, et les accidents vite arrivés. "Ça peut être dangereux de faire partir la mauvaise bouée au mauvais moment", explique l'un d'eux. Ce jour-là, ils remontent huit tonnes de crustacés.
Une pêche raisonnable, mais menacée
Ces prises sont très contrôlées : seuls les mâles adultes sont conservés, les femelles, plus petites, sont relâchées. Pour Stéphane Poirier-Cusick, reconverti dans le crabe depuis 1996, il est important de préserver la ressource. "C'est ce qui permet à la plupart des armements de vivre de la pêche, c'est pour certain même 80 ou 90% de leur chiffre d'affaires", explique le capitaine du Marcel Angie III.
Ces crabes, très prisés pour leurs pinces et leurs longues pattes de 40 centimètres, sont vendus à Terre-Neuve, au Canada, autour de 10 euros le kilo. Une activité lucrative qui pousse Samuel Briand, pêcheur corse, à faire chaque année le déplacement pour participer à la campagne. Pendant des siècles, tous les marins d'Europe traversaient l'Atlantique pour pêcher la morue. Dans les années 80, les chalutiers ont été désarmés à cause de la surpêche. Une dizaine de bateaux sortent aujourd'hui en mer à Saint-Pierre-et-Miquelon, mais les équipages sont difficiles à constituer.
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