"Dans l'ombre", une série co-écrite par Édouard Philippe sur une campagne présidentielle, sera diffusée sur france.tv

Dans cette course à l'Élysée sous haute tension s'opposent deux candidats à l'investiture d'un même parti, joués par Melvil Poupaud et Karin Viard. Co-scénariste de la série, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe s'est déclaré en septembre candidat à la prochaine présidentielle.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Image de la série "Dans l'ombre" diffusée sur France 2. (DEUXIEME LIGNE FILMS ELZEVIR FILMS)

Dans son roman Dans l'ombre, paru en 2011, l'ex-Premier ministre Édouard Philippe, aidé de son conseiller Gilles Boyer, narrait une campagne présidentielle haletante en 2025, vue depuis le camp de la droite.

France Télévisions en propose aujourd'hui une adaptation, en l'actualisant notamment avec l'impact des réseaux sociaux sur une campagne. Les six épisodes de ce thriller coécrit et réalisé par le cinéaste Pierre Schoeller seront en ligne sur le site de france.tv mercredi 23 octobre, avant leur diffusion sur France 2 à partir du 30 octobre.

Dans cette course à l'Élysée, Paul Francoeur, incarné par Melvil Poupaud, gagne l'investiture de son parti face à Marie-France Trémeau, pourtant favorite, jouée par Karin Viard. Mais la machine s'enraye quand le plus proche conseiller de Francoeur, César (Swann Arlaud), reçoit un coup de fil anonyme l'informant du trucage de cette primaire.

"Pas une série à clé"

Mais les calendriers s'entrechoquent : l'ancien Premier ministre, à la tête du parti Horizons, s'est déclaré début septembre candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2027. France Télévisions avait approché les auteurs dès 2016... avant que Matignon ne les accapare de 2017 à 2020. Le projet n'a pu reprendre qu'ensuite, lorsque Édouard Philippe est redevenu maire du Havre.

Les deux hommes se sont pris au jeu de la série et, de consultants de luxe, sont passés à de véritables co-scénaristes, étant même – très occasionnellement – présents en plateau.

"Nous avons trouvé un modus vivendi", décrit le maître d'œuvre Pierre Schoeller. Sa réalisation est rythmée et léchée – "l'équivalent de trois longs-métrages en trois-quatre ans", calcule-t-il.

La série plonge au cœur d'une équipe de campagne, qui doit parer aux coups, aux trahisons et imprévus. Mais pas la peine de chercher qui est qui, prévient Gilles Boyer, actuel eurodéputé.
"Ce n'était pas un roman à clé, ce n'est pas une série à clé", a martelé à France Culture l'ancien directeur de campagne d'Alain Juppé pour la primaire de la droite de 2016, puis conseiller spécial d'Édouard Philippe lorsqu'il était chef du gouvernement. Et de lancer : "Nous aimerions qu'on accepte qu'on écrive de la fiction".

La réalité a nourri la fiction

Cependant, Gilles Boyer connaît bien la figure centrale de César l'apparatchik, deuxième cerveau du candidat. Il est toujours calme, parfois cynique, un vrai "guerrier qui sert un maître", comme il se définit dans la série. À ses côtés, Paul Francoeur (Melvil Poupaud) est un candidat charismatique, alliant "charme et ambiguïté" selon l'acteur. Sa particularité est d'être en fauteuil roulant, après un accident – un personnage construit notamment en étudiant l'ancien ministre allemand Wolfgang Schäuble, en fauteuil après un attentat.

Quant à son opposante interne Marie-France Trémeau (Karine Viard), elle affiche sa fermeté et tente de le doubler par la droite. Pierre Schoeller avait en tête "une figure féminine forte comme Christine Lagarde". Mais "j'ai pensé qu'elle pouvait être dans le style de Rachida Dati", actuelle ministre de la Culture, "qui affirme sa féminité dans une forme d'agressivité", a déclaré Karin Viard à Télé 7 Jours.

Le cinéaste Pierre Schoeller avait déjà creusé le sillon politique avec L'Exercice de l'État sur la vie d'un cabinet ministériel (trois César en 2012 dont un pour Michel Blanc). Son moteur pour sa première série a été de raconter "une épreuve de loyauté", alors que le poison du doute s'insinue dans l'entourage du candidat. Que dit cette série du pouvoir ? "C'est la volonté d'un homme qui a une conviction acharnée en lui. Mais il ne peut y aller seul", fait valoir le réalisateur, pour qui "la puissance politique est humaine".

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