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"J'ai menti" : sur la piste d'un serial killer à Biarritz avec les scénaristes de la nouvelle série de France 2

La série inédite "J'ai menti", avec Camille Lou et Thierry Neuvic au casting, débarque sur France 2 pour trois semaines à partir de mercredi 6 octobre. Ce thriller en six épisodes raconte comment les mensonges, petits ou grands, façonnent nos vies. Les deux scénaristes, Bénédicte Charles et Olivier Pouponneau, se confient.

Article rédigé par Camille Belsoeur
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Dans J'ai menti, l'actrice Camille Lou joue Audrey, une avocate de 35 ans.  (Copyright Thierry Langro - FTV)

C'est une série événement dans cette fin d'année sur France 2. La diffusion de J'ai menti, un thriller en six épisodes de 52 minutes réalisé par Frédéric Berthe, débarque mercredi 6 octobre sur France 2. Cette fiction met en scène Camille Lou dans le rôle d'Audrey, 35 ans, unique rescapée d'un mystérieux tueur en série qui a sévi dans la région de Biarritz en 2003. Elle est brutalement ramenée à son passé lorsqu'une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée en 2019. Ses mensonges proférés 16 ans plus tôt la rattrapent. 

Cette coproduction entre UGC Fiction, France Télévisions et la RTBF a été écrite par deux scénaristes : Bénédicte Charles et Olivier Pouponneau. Ils se sont confiés à franceinfo à propos des choix qu'ils ont fait pour renouveler le genre autour des histoires de tueur en série. 

La série J'ai Menti

Pourquoi avoir choisi Biarritz comme décor ? 

La série J'ai menti se déroule dans le Pays basque principalement à Biarritz. Un décor enchanteur qui permet au téléspectateur de s'échapper mentalement entre les différents rebondissements assez sombres du scénario. La co-scénariste Bénédicte Charles confie d'ailleurs que la production avait d'abord jeté son dévolu sur la banlieue de Rouen comme toile de fond de la série. "Cela aurait donné une atmosphère beaucoup plus poisseuse à la série et on n'avait pas vraiment envie de ça", ajoute-t-elle. 

Mais pourquoi Biarritz en particulier ? Olivier Pouponneau admet que son lien avec la région a joué. "Je passe un quart de mon temps au Pays basque. Je connais donc très bien le coin. C'est aussi très télégénique. On avait également un autre gros avantage en choisissant Biarritz : la ville a très peu changé entre 2003 et 2019, les deux époques où se déroule la série. On avait donc pas à modifier les décors pour jouer les scènes de 2003. C'était plus simple de changer seulement les portables des adolescents. En 2003, ils ont des vieux Nokia et en 2019 des smartphones", sourit Olivier Pouponneau. 

La plage de Biarritz. Une image tirée de la série J'ai Menti.  (FRANCEINFO)

Pourquoi construire l'histoire autour d'une survivante à un serial killer ?

Dans J'ai menti, le rôle principal est tenu par l'actrice Camille Lou. Elle se met dans le rôle d'Audrey, une avocate de 35 ans, qui revient sur les lieux où 16 ans plus tôt elle a échappé à l'assaut d'Itsas, un tueur en série qui a sévi dans la région. Le récit s'intéresse aussi aux événements vécus par Audrey lorsqu'elle était adolescente. "On est partis sur l'idée d'une survivante. On voulait se mettre dans la peau de l'unique survivante en s'intéressant à sa culpabilité qui conduit au mensonge. On avait aussi en tête l'idée de raconter pourquoi un tueur en série s'arrête à un moment de tuer. On a voulu explorer d'autres pistes que celles qui ont existé dans certaines affaires", explique Bénédicte Charles, qui avant d'être scénariste a été pendant 20 ans journaliste à la rubrique fait-divers du magazine Marianne.

Elle précise qu'aucun fait-divers en particulier n'a inspiré le scénario de la série. "Je n'ai pas été inspirée par un événement en soi, mais plutôt par des figures, dont celle de la survivante. J'ai connu une époque où on n'écoutait pas assez les survivants, puis ensuite la justice les a beaucoup plus écoutés, ce qui a abouti à des abus comme l'affaire d'Outreau. Ces revirements sociétaux m'intéressent. On entend aussi beaucoup parler de résilience. Mais les gens vraiment résilients, qui se remettent d'une attaque, on les croit ensuite difficilement", poursuit Bénédicte Charles. Un thème très d'actualité avec l'actuel procès de l'attaque terroriste du Bataclan et les faux témoignages qui ont émergé après le drame

L'acteur Thierry Neuvic joue un enquêteur dans la série J'ai Menti.  (FRANCEINFO)

Pourquoi avoir fait du mensonge le thème de la série ?

La fin du premier épisode de J'ai menti se termine sur ces quelques mots prononcés par une voix off : "On ment tous. En bas de l'échelle, tu as la femme qui ment à son mari, un petit mensonge de rien du tout, mais qui à force peu miner un couple. Mais en haut, tout en haut, tu as des types totalement déstructurés. Des prédateurs. Des bêtes"

Les mensonges des personnages, comme ceux du policier joué par Thierry Neuvic, construisent le fil narratif de la série. "C'est aussi une série sur l'adolescence. J'ai un ado à la maison et c'est fou de voir comment les ados ont du mal à se dédire. Ils sont capables de se mettre dans les pires situations parce qu'ils ont menti", raconte Bénédicte Charles. Pour son compère, Olivier Pouponneau, le mensonge est aussi quelque chose de très culturel : "Le credo qui veut qu'on doive être totalement transparent à l'américaine avec le fameux "nothing personal", c'est effrayant. Nous, Européens, on a un autre rapport au mensonge. Dans la série, on ne dit pas que le mensonge c'est bien, mais il faut parfois des mensonges". La phrase visible sur les affiches publicitaires de la série épouse tout à fait cette réflexion en affirmant : "Le mensonge blesse, la vérité peut tuer". 

Pourquoi avoir choisi une double temporalité pour la série ? 

Les scénaristes de la série ont fait un choix narratif assez fort : raconter deux histoires en même temps, l'une en 2003, l'autre en 2019, avec des personnages qui s'y croisent. "Désormais, tous les scénaristes veulent croiser les époques. Ce sont les médias américains mainstream qui ont lancé cette mode. Quand les diffuseurs traditionnels français ont vu que ça fonctionnait auprès du public, ils ont voulu le faire aussi", note Bénédicte Charles. Mais plutôt que les classiques flash-back, qui éclairent le scénario d'une série qui se déroule à telle ou telle époque, J'ai menti mêle deux histoires qui naviguent parallèlement à 16 ans d'écart. "On voulait que le fil narratif du passé soit aussi tendu que celui du présent. Dans les cinq premiers épisodes, on est à 50-50 entre les deux époques. Il n'y a que le dernier épisode qui est plus dans le présent, car on est sur le dénouement de l'histoire", complète Olivier Pouponneau. 

La série J'ai menti sera diffusée sur France 2 à partir du 6 octobre. Elle est également disponible sur la plateforme de streaming Salto. 

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