Jean-Jacques Annaud dévoile "La vérité sur l'affaire Harry Québert", sa première série TV à Canneseries
Le réalisateur, accompagné de ses comédiens Ben Schnetzer ("Pride"), Patrick Dempsey ("Grey's Anatomy") dans le rôle principal d'Harry Québert et Kristine Froseth ("Rebel in the Rye") mais aussi de Joël Dicker et des producteurs Tarak Ben Ammar et Fabio Conversi, a monté les marches du Palais des Festivals, sur le tapis rose qui caractérise ce nouveau rendez-vous cannois destiné aux séries.
Le cinéaste a expliqué aux 2.000 spectateurs que sa série en dix épisodes, équivalant "à huit longs métrages", n'était "pas terminée" malgré le travail qu'il fournit "chaque jour depuis deux ans". Pour Canneseries, il avait conçu un montage spécial, offrant un aperçu de cette oeuvre policière sans en trahir l'énigme. Généralement, seuls un ou deux épisodes d'une nouvelle série sont projetés dans les festivals. Le réalisateur de "La Guerre du feu" et "Le Nom de la rose", a précisé que ce montage auquel il avait consacré deux mois de travail "serait détruit" aussitôt après la projection.
Bataille pour les droits
Deux histoires traversent ce thriller, à trente ans de distance, nourries d'un secret qui va obliger les protagonistes à se remettre en question. La série sera diffusée en France sur TF1 et sur Epix aux Etats-Unis en 2018.Le producteur Fabio Conversi s'est battu pendant trois ans pour acquérir les droits du livre. "Le monde entier les voulait, à commencer par Luc Besson, Steven Spielberg, Ron Howard... nous étions 89 en tout", a-t-il expliqué à l'AFP. "J'ai supplié Jean-Jacques de lire le livre. Il a été conquis." Selon, lui c'est le "projet artistique" qui a fait la différence : "J'offrais moins que les Américains mais l'idée d'en faire une série, avec un grand réalisateur-auteur, comme si c'était un film de huit heures, a séduit" Joël Dicker et son éditeur Bernard de Fallois décédé au début de l'année.
Le cinéaste de 74 ans s'est "approprié" le roman, tout en y restant "très fidèle, il l'a couvé comme un bébé", selon Fabio Conversi. L'idée de tourner pour la télévision trottait dans la tête de Jean-Jacques Annaud depuis dix ans. Il s'est attelé à l'écriture du synopsis à partir de mars 2016. Ses 110 pages constituent la structure narrative qui a fait signer les studios américains MGM. Cette "direction donnée" à la série a permis aux scénaristes américains Lynne Greene et Richard Levine de le rejoindre en janvier 2017 pour l'écriture du scénario jusqu'à l'été.
"Méthode de tournage particulière"
Le tournage a immédiatement débuté, au Canada à la frontière américaine, pour s'achever le 12 décembre 2017. Le cinéaste a imposé aux comédiens et ses équipes techniques "une méthode de tournage assez particulière", reconnaît-il, qu'il a initiée avec "La Guerre du feu", tournant chaque scène, en trois prises pour une "spontanéité" optimale, filmant avec de trois à cinq caméras. "Cela galvanise tout le monde, c'est extrêmement intéressant parce qu'il y a une tonicité formidable sur le tournage."Avant la projection hors compétition de la série de Jean-Jacques Annaud, Harlan Coben, auteur de best-sellers policiers et de séries ("The Five","Une chance de trop"), entouré de son jury composé des comédiennes Paula Beer ("Bad Banks") et Melisa Sözenla ("Winter Sleep"), de l'acteur Michael Kenneth Williams ("The Night of"), de la scénariste Audrey Fouché ("Les Revenants") et du compositeur Cristobal Tapia de Veer ("Black Mirror"), a déclaré ouverte la compétition officielle que disputeront dix séries internationales. Le jury décernera les prix de la musique, du scénario, d'interprétation, le prix spécial d'interprétation, et enfin celui de la meilleure série, le 11 avril lors d'une cérémonie de clôture retransmise en clair et en direct sur Canal+.
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