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"Kizazi Moto : génération feu" sur Disney+ : des réalisateurs africains imaginent avec peps l'avenir de leur continent dans dix courts métrages d'animation

En s'appuyant sur la science-fiction et le fantastique, quatorze cinéastes africains font montre de leur talent dans la série "Kizazi Moto : génération feu". Une projection optimiste portée par de jeunes protagonistes, modernes et pleins de ressources.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
Affiche de la série "Kizazi Moto : génération feu" de 10 dessins animés (format court) a découvrir sur Disney + (DISNEY)

Comme l'annonce le titre de la série Kizazi Moto : génération feu", les dix jeunes héroïnes et héros que l’on peut découvrir dans chaque épisode à compter du 5 juillet sur la plateforme Disney +, sont souvent ardents. A l’image de celui du cinéaste ougandais Raymond Malinga qui signe le premier épisode, Le jeune gardien de troupeau, portrait d’un adolescent pressé d’entrer dans la cour des grands.

Le parcours est souvent semé d’embûches comme tout parcours initiatique, une thématique fil rouge de la série de courts métrages mêlant science-fiction et fantastique qui illustrent le talent, dans le domaine de l’animation, de réalisateurs originaires du continent africain. Six pays (Afrique du Sud, Egypte, Kenya, Nigeria, Ouganda, Zimbabwe) sont représentés par les 14 cinéastes impliqués dans cette production.

Une projection de l'actualité du continent africain

Dans un entretien accordé à la radio sud-africaine 702, Tendayi Nyeke qui a produit l’anthologie aux côtés de Peter Ramsey – co-réalisateur oscarisé de Spider-Man : New Generation – et Anthony Silverston, rappelle l'idée qui a guidé les cinéastes pour leur première œuvre : imaginer un "avenir optimiste" pour leur continent. Ainsi inspirés par leurs terres natales – culture, décors, croyances, problématiques économiques et socio-politiques, aspirations de la jeunesse -, ils l'ont mis en images. Celles-ci, hautes en couleur, sont pleines de subtiles références qui devraient ravir les familiers des pays africains où se déroulent ces récits à la fois singuliers et universels. 

La quête de l’héroïne de Poussière d'étoiles de l’Egyptien Ahmed Teilab, une fille d’écurie curieuse de connaître son destin, fait par exemple écho à celle de Sheba lancée à la conquête de son totem numérique dans Age adulte, me voilà ! du Sud-Africain de Tshepo Moche (Afrique du Sud). Autre thématique récurrente, la prépondérance de la figure maternelle. Le sujet est porté à son paroxysme dans Enkai du Kenyan Ng’endo Mukii qui signe une belle métaphore autour d’une terre pillée par l’exploitation minière se régénérant grâce à la mère nourricière.

Allégorie d'une jeunesse consciente et dynamique

Le propos est tout aussi politique quand le héros de Mukudzei réalisé par le duo originaire du Zimbabwe, formé par Pious Nyenyewa et Tafadzwa Hove, plonge dans un univers parallèle où les Zimbabwéens n’ont jamais été colonisés. Dans ce court métrage, il est aussi question de la toute-puissance des réseaux sociaux auxquels Donne-moi un cœur du Sud-Africain Lesego Vorster fait écho avec une fable futuriste. L'avenir dans lequel s'inscrivent tous ces récits est fabuleusement dessiné. Les couleurs, souvent chatoyantes, viennent donner de l'ampleur au récit comme dans Moremi du Nigérian Shofela Coker où justement les tons pâles sont partie prenante de la narration. Sans compter l'imagination débordante qui a été mise dans la création des objets du quotidien, l'environnement et le look incroyable des personnages portés par les voix de célébrités sur le continent comme les comédiennes Peal Tussi (Afrique du Sud) et Kehinde Bankolé (Nigeria). 

"Il y a tant de talent sur le continent, tant d'artistes extraordinaires qui attendent d’avoir une audience internationale", a insisté Tendayi Nyeke sur les antennes de la radio 702."Ce que les artistes africains ont à dire en ce moment, je pense que c'est quelque chose de totalement frais et nouveau, quelque chose que le monde a vraiment besoin d'entendre", a souligné pour sa part le réalisateur américain Peter Ramsey qui a servi de mentor à cette jeune génération de cinéastes africains. Eux, qui d’une certaine manière, semblent avoir les mêmes qualités que les jeunes filles et les jeunes garçons qu’ils dépeignent dans leurs œuvres. Le ton est pragmatique mais toujours pêchu, en dehors même des scènes d’action sur lesquelles la série ne lésine pas. 

"Kizazi Moto : génération feu" est une série de 10 courts métrages d'animation : 

Le jeune gardien de troupeau de Raymond Malinga (Ouganda)
Moremi de Shofela Coker (Nigéria)
Surf Sangoma de Nthato Mokgata et Catherine Green (Afrique du Sud)
Enkai de Ng’endo Mukii (Kenya)
Mkhuzi : l'esprit de la course de Simangaliso "Panda" Sibaya et Malcolm Wopé (Afrique du Sud)
Donne-moi un cœur de Lesego Vorster (Afrique du Sud)
Mukudzei de Pious Nyenyewa et Tafadzwa Hove (Zimbabwe)
Poussière d'étoiles de Ahmed Teilab (Égypte) 
Age adulte, me voilà ! de Tshepo Moche (Afrique du Sud)
Hatima de Terence Maluleke et Isaac Mogajane (Afrique du Sud) 

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