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Les réalisatrices de séries TV veulent des quotas pour la diversité à Hollywood

Pas assez prises au sérieux, peu nombreuses, pas assez d'opportunités... Plusieurs de réalisatrices de séries ont exposé leurs griefs lors d'une conférence organisée mercredi à Los Angeles. Celles-ci militent pour un "quota" favorisant la diversité dans ce milieu encore largement dominé par les hommes.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Les réalisatrices Gwyneth Horder-Payton, Liza Johnson, Rachel Goldberg, Meera Menon, Steph Green, Alexis Ostrander, et Maggie Kiley lors de la conférence "Half Initiative and FX Directors", organisée par la chaîne FX lors des rencontres de la Television Critics Association (TCA).
 (FREDERICK M. BROWN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Des réalisatrices de séries télé en vue comme "American Horror Story", "The Americans" ou "Scandal" ont estimé mercredi que des quotas étaient nécessaires pour obtenir plus de diversité à Hollywood, où les femmes restent très rares derrière la caméra.

"Je ne veux jamais me dire qu'on m'embauche parce que je suis une femme, mais peut-être qu'en ce moment on a besoin de quotas", remarque Maggie Kiley lors d'une conférence de presse organisée par la chaîne FX lors des rencontres de la Television Critics Association (TCA). "S'il faut en passer par là, alors il faut en passer par là", renchérit Rachel Goldberg, lors de cette table ronde de 7 cinéastes.

10% de réalisatrices à Hollywood

D'après le dernier rapport annuel sur la diversité à Hollywood de l'université californienne UCLA, les minorités représentent 40% de la population américaine mais seulement 10% des réalisateurs. La part des femmes, qui comptent pour la moitié de la population, est également à 10%.

Les réalisatrices au panel FX relatent s'être entendues dire par les studios de télévision : "Il faut que vous ayiez déjà réalisé un épisode de télé, on ne peut pas être votre premier", ou "Faites-en encore un" encore et encore, avant de se voir donner une chance, tandis que certains homologues masculins n'avaient qu'à tourner un court-métrage.

Les réalisatrices rarement prises au sérieux

"On n'est pas débutantes (...), on a juste besoin que quelqu'un nous donne une chance", insiste Rachel Goldberg, rendant hommage au producteur de séries à succès de FX Ryan Murphy : "il m'a confié un épisode d''American Horror Story', ça a changé ma vie". M. Murphy et FX ont lancé l'an dernier le projet "Half Initiative" avec pour objectif d'embaucher au moins une moitié de réalisatrices ou de cinéastes de minorités ethniques : la chaîne affirme que le nombre de réalisatrices chez elle est passé de 12% en 2015 à 51% l'an dernier.

Steph Green, qui a tourné des épisodes de "Scandal" ou "Luke Cage", une série sur un super-héro noir, entre autres, raconte qu'on lui a demandé régulièrement, avec un air dubitatif : "tu ferais des séries d'action ?". "Oui je peux faire des films d'action, oui je travaille avec du (faux) sang ou j'ai déjà filmé des cascades", scande Maggie Kiley. La réalisatrice a souvent été victime de machisme ordinaire : elle se rappelle la fois où, en repérage dans une maison avec un assistant, les gens qui organisaient la visite ne parlaient qu'à lui, où les fois où, arrivée sur un plateau, elle est confondue avec la maquilleuse.

Les quotas sont "nécessaires pour que les femmes puissent obtenir un premier emploi de réalisatrice mais aussi pour changer les mentalités", pour que les gens s'habituent à voir des femmes diriger un tournage, conclut Meera Menon, qui vient de tourner un épisode de "Snowfall", une série sur l'épidémie de crack à Los Angeles.

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