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Les tournages de "HPI", "Déter" et d'autres séries interrompus par des grèves de techniciens

Les techniciens de la production audiovisuelle sont en colère. Selon leurs syndicats, ils ont perdu 20% de leur pouvoir d'achat depuis 2007.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Le tournage de la série "HPI" à Roubaix (2 mars 2023). (THIERRY THOREL / PHOTOPQR / LA VOIX DU NORD / MAXPPP)

Les tournages de plusieurs séries et émissions, dont celui de HPI diffusée sur TF1, sont perturbés à nouveau mercredi 15 et jeudi 16 novembre en raison d'une mobilisation des techniciens pour leurs salaires, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon le Syndicat des professionnels des industries de l'audiovisuel et du cinéma CGT (SPIAC-CGT), 56 équipes de tournage et de post-production ont voté pour des grèves et des débrayages. Une assemblée générale est prévue jeudi après-midi pour décider d'une éventuelle suite.

Du côté des employeurs, l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA), devant laquelle un rassemblement est prévu mercredi après-midi, a évoqué un mouvement "suivi" et qui "grossit". 

Les professionnels en colère

Il n'y aura pas de tournage de la série à succès HPI mercredi et jeudi, après déjà un arrêt jeudi dernier, a indiqué son producteur exécutif. Le tournage de la série Déter, coproduite par France Télévisions, a lui été stoppé mercredi près de Rennes, et risque de ne pas reprendre jeudi, selon le directeur de production.

Sont également touchées les émissions Top Chef et La France a un incroyable talent pour M6, les séries Marie-Antoinette pour Canal+, Le crime lui va si bien pour France Télévisions, ou encore Trash pour Amazon Prime Video.

"Pas encore aussi médiatisée que la crise des scénaristes et acteurs aux États-Unis, la colère qui s'exprime parmi les professionnels de la production audiovisuelle traduit des formes identiques de désarroi", estiment les syndicats.

Une forte perte de pouvoir d'achat, selon les syndicats

Avec le SNTPCT (Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de télévision) et la CFTC Media+, le SPIAC-CGT relève que, "depuis 2007, du fait de la non-revalorisation des salaires minima, les salariés ont perdu 20% de pouvoir d'achat dans ce secteur". Au total, 10 000 à 15 000 techniciens sont concernés.

"Ils ont vu leurs conditions de travail se dégrader, les amplitudes de travail ont explosé avec l'arrivée des plateformes numériques, et ils restent confrontés à une égale précarité de l'emploi", selon un communiqué.

Pour leur part, les sociétés de production répondent qu'après deux coups de pouce déjà en 2023, elles ne sont "pas en capacité de répondre favorablement" aux nouvelles demandes de hausse des salaires, a déclaré à l'AFP Stéphane Le Bars, délégué général de l'USPA, parmi les organisations représentatives du secteur.

Soulignant "l'environnement ultra-contraint", entre "hausse des coûts de production" et "baisse des apports des diffuseurs", privés comme publics, il donne rendez-vous aux syndicats en 2024.

La semaine dernière, les mêmes techniciens s'étaient mobilisés pour protester contre la refonte de l'assurance-chômage des intermittents du spectacle, un sujet qui demeure sur la table.

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