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"La Casa de papel" de retour sur Netflix : que vaut cette troisième saison ?

La troisième saison de la série événement "La Casa de Papel" a été mise en ligne sur Netflix le vendredi 19 juillet. 

Article rédigé par franceinfo Culture - Lucie de Perthuis
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le tournage de la saison 3 de La Casa del Papel, disponible le 19 juillet 2019 sur Netflix.  (TAMARA ARRANZ RAMOS)

Le pari de cette troisième saison, intégralement produite par Netflix, était risqué. La série "Casa de Papel", d'abord diffusée sur la chaîne espagnole Antenna 3, est devenue grâce à Netflix, en seulement quelques semaines, un carton mondial. Il s'agit de la série non-anglophone la plus regardée de la plate-forme de streaming. 

A la fin de la saison 2, on avait quitté la bande de braqueurs en combinaison rouge libres, éparpillés aux quatre coins du globe. Le casse était réussi, les voleurs milliardaires, s'apprêtant à passer le reste de leurs jours sur des plages paradisiaques. Qu’y avait-il de plus à dire ?

Après une deuxième saison mielleuse et souvent surréaliste, les scénaristes de la série à succès offrent ici une troisième partie rythmée et haletante. La bande aux noms de villes renfilent leurs fameux masques de Dali et signent pour un nouveau casse, après plus de deux ans de cavale paradisiaque. Et cette fois-ci, l’argent n’est plus le moteur principal de ces attachants malfrats, que l'on voit peu à peu devenir une véritable famille. Ils ne sont plus liés par la cupidité, mais se retrouvent prêts à risquer leurs vies pour sauver l'un des leurs. 

Une intrigue politique

Une nouvelle intrigue, plutôt bien menée, prend place. Leur mission, toujours chapeautée par le brillant Professeur, devient ici politique. Le compte à rebours vers un nouveau casse est lancé dès les premières minutes, et pour ce deuxième braquage, la série s’enrichit de nouveaux personnages.

Entre autres : Marseille (comme nous l’avait annoncé Jul dans une vidéo promotionnelle), Bogota (Hovik Keuchkerian), et Alicia (Najwa Nimri), la nouvelle négociatrice enceinte jusqu’aux dents, à la fois brillante et lunaire.

Mais un nouveau personnage prend un rôle central : le peuple. Présentes du début à la fin de la saison, les masses sont incontournables dans l’intrigue et dans l’action même de ces Robins des bois modernes. Les braqueurs deviennent de véritables héros anti-système, initiateurs de la “Resistencia”.

Partout dans le monde, les masques du peintre espagnol deviennent des symboles de résistance face aux oppressions, de la femme par l’homme, du pauvre par le riche, du citoyen par l'homme politique.

Aussi, de nouveaux thèmes sont abordés : la paternité (on avait laissé Monica enceinte dans les bras de Denver), le féminisme (la sulfureuse et caractérielle Nairobi est déterminée à s’imposer face à des hommes arrogants et autoritaires), et même les droits de l’homme dans les pays occidentaux.

Quelques séquences fleur bleue

Le plan ne doit pas être compromis par une relation amoureuse”. La règle numéro 1 imposée par le mystérieux Professeur, cerveau de ces opérations, ne peut qu’être bafouée compte tenu des liens tissés entre les personnages dès la première saison.

Malgré quelques incohérences et des longueurs liées à ces amours compliquées et pas toujours crédibles, cette nouvelle saison est nettement plus rythmée et mieux écrite que la précédente. Hormis des séquences “fleur bleue” irritantes, les scénaristes jouent avec le temps comme avec nos nerfs, les sauts dans le passé créent de la tension et nous permettent de retrouver des personnages disparus dans les deux premières saisons.

Des personnages plus humains

Le Professeur, qui a toujours une longueur d’avance sur les enquêteurs, est dans ces nouveaux épisodes réellement mis en difficulté par les stratégies des équipes de police, et se retrouve dans le même temps confronté à ses contradictions et passions internes. Les personnages - y compris l’héroïne Tokyo, un poil agaçante  - dévoilent leurs failles et leur profondeur, affichant un aspect plus humain. Ils tombent le masque.

De l'émotion, de l'action (le budget de la série a doublé par rapport à la deuxième saison, de quoi assurer une dose de spectaculaire et de beaux paysages), et des rires : tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de cette troisième saison un volet divertissant et addictif. 

Le final laisse le spectateur sur sa faim, et appelle sans aucun doute à une suite. Ce casse est donc divisé en deux saisons, et le tournage de la quatrième a déjà commencé. Exigence scénaristique ou stratégie commerciale pour rendre la série encore plus virale ?

Dans tous les cas, il y a fort à parier que la Casa del Papel, élue meilleure série dramatique aux Emmy Awards, n'a pas fini de faire parler d'elle. 

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