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"Stranger Things" : une troisième saison réussie (mais qui laisse un peu sur sa faim)

Deux ans après la fin de la saison 2 de la série phénomène de Netflix, le très attendu troisième chapitre de "Stranger Things" a été mis en ligne jeudi 4 juillet sur la plateforme.

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans la saison 3 de Stranger Things, Eleven aura grand besoin de ses pouvoir de télékinésiste pour affronter les forces du mal.  (NETFLIX)

Deux ans ont passé dans la vraie vie, mais seulement quelques mois dans la série. Nous sommes à l’été 1985, et les choses ont bien changé sous le soleil d’Hawkins, ville américaine imaginaire confrontée à des événements surnaturels. On retrouve Eleven (Millie Bobby Brown), Lucas (Caleb McLaughlin), Mike (Finn Wolfhard), Dustin (Gaten Matarazzo), Will (Noah Schnapp) et Max (Sadie Sink), mais pas comme au premier jour. Car plus rien n’est comme avant dans le sous-sol de la maison de Mike, où la bande avait l’habitude de se retrouver pour jouer à Donjons et Dragons. Les jeunes enfants qui parcouraient leur ville à vélo ont maintenant grandi et les jeux d’hier laissent place à des histoires de cœur… au risque de s'éloigner les uns des autres. Une quiétude toute relative donc, rapidement menacée par les nouveaux phénomènes étranges qui frappent la ville, laissant présager un retour en force des monstres du sombre univers parallèle nommé "Upside Down" (Le monde à l'envers).

Une saison colorée et politique

Le passage de l’enfance à l’adolescence, et de l’adolescence à l’âge adulte, sont au cœur de cette nouvelle saison. Pour Mike, il s'agit de vivre sa love story avec Eleven, quitte à délaisser ses amis d'enfance. Les aînés, Nancy (Natalia Dyer), Jonathan (Charlie Heaton), Steve (Joe Keery) et la nouvelle arrivée Robin (interprétée par Maya Thurman-Hawke, fille d'Uma Thurman) doivent quant à eux affronter l'impitoyable monde du travail. Entre amour, émois et querelles, chacun cherche sa place.

Dustin (Gaten Matarazzo), Steve (Joe Keery) et Robin (Maya Thurman-Hawke), forment un nouveau trio.  (NETFLIX)

On retrouve ce qui nous a séduit dès les débuts de Stranger Things : des personnages charismatiques (Dustin forever) et ultra-attachants, du mystère, un peu d'horreur et beaucoup de références à la culture des années 80. Esthétiquement, on quitte les rues d'Hawkins pour les allées flamboyantes d'un centre commercial, le "Starcourt mall", nouveau terrain de jeu des adolescents vacanciers. Résultat, c'est une saison très colorée dans les décors comme dans les costumes, reflet d'une époque où le fluo et le lycra régnaient en maîtres. Un tableau bien gai en apparence mais pas toujours tendre dans les propos. Consumériste, anticommuniste et machiste à l'extrême (demandez à Nancy), l'Amérique de Stranger Things est excessive et caricaturale, donnant à la série une dimension critique bienvenue.

Eleven (Millie Bobby Brown), Lucas (Caleb McLaughlin), Mike (Finn Wolfhard), Will (Noah Schnapp) et Max (Sadie Sink) font face à une nouvelle menace venue de l'Upside Down.  (NETFLIX)

Mais l'histoire, au fond, reste la même. L'intrigue reprend la structure des deux premières saisons, donnant parfois l'impression de faire du surplace. Dans ce nouveau chapitre, Stranger Things donne la part belle aux relations entre les personnages mais est moins efficace pour nous conter sa mythologie. On perd ainsi l'intérêt des débuts pour l'étrange histoire d'Eleven, peu exploitée, et le monde de l'"Upside Down" devient une simple réserve de monstres à affronter. Le scénario, bien ficelé, nous tient quand même en haleine jusqu'au bout. Malgré ses défauts, Stranger Things réussit à nous charmer (presque) comme aux premiers instants.

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