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"Qui a tué Jaurès ?", le docu-fiction avec Torreton en avant-première à Toulouse

On commémore cette année le centième anniversaire de la mort de Jean Jaurès, fervent opposant à la guerre de 14-18, assassiné en juillet 1914 à Paris. Dans son docu-fiction « Qui a tué Jaurès ? », Philippe Tourancheau revient sur les dernières heures du leader socialiste, incarné par Philippe Torreton. Le film, diffusé au printemps prochain sur France 5 a été présenté en avant première à Toulouse.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le réalisateur Philippe Tourancheau (à droite) avec Philippe Torreton lors du tournage de "Qui a tué Jaurès ?"
 (PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI)
Reportage : Corinne Carrière, Véronique Galy, F. Fanette, Michel Lehoux
Pour comprendre l’importance de la figure de Jean Jaurès, il faut rappeler le contexte de l’époque. Après l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarajevo, l’Autriche, encouragée par l’Allemagne, déclare la guerre à la Serbie. Le terrible jeu des alliances, pareil à un domino, s’ensuit : le 29 juillet, la Russie déclare la mobilisation contre l’Autriche-Hongrie, puis contre l’Allemagne. A ce moment là, tout le monde, de l’armée aux politiques en passant par l’opinion, estime qu’il faut y aller et crever l’abcès. Tout le monde sauf Jaurès.
Un croquis d'Eloy-Vincent réalisé en 1910 et qui montre les talents d'orateur de Jaurès surnommé à l'époque "Saint-Jean bouche d'or"
 (Musée Jean Jaurès)
Seul contre tous 

Le député du Tarn, chef de file de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) qui est aussi fondateur du journal L’Humanité ne veut pas de cette guerre et essaie de convaincre les députés de s’opposer à cet engrenage de la violence. Le 30 juillet, veille de son assassinat, il écrit dans la Dépêche du Midi un texte intitulé «L’oscillation au bord de l’abîme», qui met en garde contre le désastre à venir. Le lendemain, avant de se rendre à L’Humanité pour écrire une nouvelle tribune, il va dîner au Café du Croissant, à Montmartre où il a ses habitudes. C’est là qu’il est tué d’une balle, le 31 juillet à 21h45. Son assassin, c’est Raoul Vilain, un jeune homme de 29 ans lié au milieu étudiant d’extrême droite. La mort de Jaurès sera dénoncée par tous mais sans faire changer la course vers la guerre : le 1er août, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis le 3 août à la France et enfin le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne.
La une de L'Humanité le 1er août 1914 au lendemain de l'assassinat de Jean Jaurès
 (Bibliothèque Nationale de France)
Une enquête sur fond de relations internationales 

A l’origine du film de Philippe Tourancheau, il y a une commande, car ce docu-fiction est destiné à lancer le centenaire de la mort de Jaurès. Mais c’est bien le réalisateur qui a choisi d’axer son film sur le jour de l’assassinat du leader socialiste.  Il a découvert que Raoul Vilain avait été arrêté avec une grosse somme d’argent sur lui. Ce qui confirme l’idée qu’il n’était qu’un exécutant, payé pour accomplir le sale boulot. D’où l’idée de Philippe Tourancheau d’organiser son film comme une enquête policière. En 52 minutes, sous forme de saynètes dialoguées et d’interventions d’historiens, il essaie de comprendre qui avait intérêt à se débarrasser de Jaurés (apparemment il gênait beaucoup de monde) et qui a pu commanditer un tel meurtre.
 
Torreton retrouve Jaurès pour la troisième fois

Quant au choix de Philippe Torreton, c’est celui de la productrice du film Fabienne Servan-Schreiber. Mais il semble presque évident, tant en raison des convictions personnelles du comédien que de sa connaissance du personnage qu’il a déjà incarné à deux reprises : au théâtre et dans « Naissance d’un géant », un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe diffusé en avril 2005 sur France 2. Il racontait les débuts de Jaurès alors âgé de 34 ans et son combat pour les 2000 mineurs de Carmaux.

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