"Un Village français" : clap de fin pour l'épopée historique de France 3
A la naissance de la série, recréant le quotidien d'une sous-préfecture de l'est de la France sous l'Occupation allemande, comédiens et créateurs se savaient partis pour une "grande épopée". Le premier des 66 épisodes du "Village français" a été diffusé en juin 2009 sur France 3. La septième et ultime saison le sera à partir de cet automne et s'achèvera en 2018.
Son tournage vient de se terminer, à Paris. "Ce 704e et ultime jour de tournage me fait quelque chose", confie Frédéric Krivine, créateur de la série, en accueillant l'AFP dans l'immeuble du XVIe arrondissement de la capitale où a été mise en boîte l'ultime scène de la saga.
La série a rassemblé, sur les six premières saisons, 3,5 millions de téléspectateurs par épisode en France. Elle a aussi trouvé des diffuseurs "dans une soixantaine de pays pour les dix prochaines années", souligne son créateur. Chaque saison d'"Un village français" correspond à une année de l'Occupation nazie. Cette dernière saison se déroule en décembre 1945, avec des flash-back dans les années 1930. Quelques scènes se situent aussi dans les années 50, 70 et 2000, révèle Emmanuel Daucé, son producteur (Tetra).
"L'Histoire avec un grand H"
L'heure est venue de la scène finale : le réalisateur Jean-Philippe Amar dirige Robin Renucci, incarnant Daniel Larcher, maire du "Village" de Villeneuve, et Fabrizio Rongione (qui joue le frère du maire), piliers de la série, avec Audrey Fleurot, Emmanuelle Bach et Thierry Godard.Robin Renucci a été grimé en vieil homme. Sa métamorphose a requis cinq heures de travail. Mains tremblantes, il se saisit d'une lettre, la caméra se penche sur son épaule pour lire avec lui. Il se redresse, porte sa main à la poitrine, chancèle et s'écroule... "C'est très étrange de se voir prendre 20 ans d'un coup", souligne le comédien, affirmant avoir "été conduit sur des territoires de jeu sensibles, profonds".
De cette série, Robin Renucci gardera le souvenir d'"intenses vibrations". "On était parti pour une grande épopée mais on ne pouvait pas savoir quelle serait sa réussite, si l'on irait au bout...". L'acteur de 61 ans fait valoir "la rigueur" du récit de "l'Histoire avec un grand H". "Je fais partie de la génération à laquelle on a menti énormément avec le roman national dans les années 60", rappelle-t-il, "à l'école on nous racontait des mensonges, on faisait l'impasse sur la France qui avait conduit les juifs au Vél' d'Hiv".
Jean-Philippe Amar, qui réalise la série depuis la cinquième saison, confesse aussi un "petit pincement au coeur" au moment de quitter tous ces personnages qu'il a "adoré creuser, année après année." "C'était important pour moi de bien les quitter..."
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