"Une comédie politique assumée" : comment la série "Parlement" plonge dans les coulisses des institutions européennes
Les premiers épisodes de la saison 2 de la série "Parlement", une fiction qui raconte avec humour la complexité du quotidien des technocrates européens, sont diffusés ce lundi 9 mai à 21h sur France 5. Le réalisateur de la série, Noé Debré, nous raconte les nouveautés de cette deuxième saison.
Le calendrier a été bien pensé. C'est à l'occasion de la Journée de l'Europe ce lundi 9 mai, que la série Parlement revient pour une nouvelle saison. Cette fiction raconte les aventures de Sami Cantor (Xavier Lacaille), un jeune assistant parlementaire. Dans la première saison, il découvrait très naïvement les arcanes du Parlement européen en défendant un texte pour interdire la pêche aux ailerons de requins. Deux ans ont passé et Sami change d'employeur en introduction de la saison 2. Il quitte l'incapable Michel Specklin, un député français planqué interprété par Philippe Duquesne, pour rejoindre le bureau de Valentine Cantel, ambitieuse eurodéputée fraîchement élue.
On ne vous en dira pas plus les rebondissements de la saison 2, qui offre de manière générale une plongée encore plus poussée dans les institutions européennes. Le réalisateur de la série, Noé Debré, nous explique comment le succès de la saison 1 (2,5 millions de visionnages sur la plateforme France.tv Slash) lui a permis de pousser le côté politique de cette comédie pour cette suite réussie.
Un tournage au parlement de Strasbourg
C'est l'un des points forts de cette saison 2 de Parlement. Après le succès des premiers épisodes, Noé Debré et son équipe ont eu l'aval des parlementaires européens pour tourner la suite des aventures de Sami au siège du Parlement européen de Strasbourg (bien que la série se déroule à Bruxelles).
"On avait tourné la première saison principalement au Comité des régions, une annexe du Parlement européen de Bruxelles. Strasbourg, c'est un terrain de jeu génial. On a tourné l'été dernier en plein pendant les congés parlementaires. C'était vide, donc on pouvait faire un peu ce qu'on voulait. On était frustré de tourner à Bruxelles, car on était dans un tout petit bâtiment et on ne pouvait pas vraiment montrer l'immensité du parlement", confie Noé Debré.
Un focus sur de nouvelles institutions
Dans la saison 1, le spectateur suit l'apprentissage de Sami en tant qu'assistant parlementaire. Quand il arrive à Bruxelles, le jeune Français ne connaît rien au fonctionnement du Parlement européen. Grâce à son bagou, il rencontre vite des personnages qui lui expliquent - en même temps qu'à la caméra -, le fonctionnement de l'institution et les rapports de force qui y existent.
Dans l'épisode d'ouverture de la saison 1, le lobbyiste italien Guido Bonafide explique ainsi à Sami ce qu'est la mission d'un député européen. "Un règlement, c'est comme une loi. On l'appelle règlement, comme ça on ne vexe pas les parlements nationaux. Et le boulot de ton député, c'est de proposer des changements à cette loi".
"Un règlement, c'est comme une loi. On l'appelle réglement comme ça on ne vexe pas les parlements nationaux"
Guido Bonafide, lobbyiste italien
Dans la saison 2, le réalisateur Noé Debré et les scénaristes Maxime Calligaro, Pierre Dorac et Lily Lambert portent le focus sur la Commission européenne et le Conseil de l'Union européenne. Après avoir fait voter aux députés son amendement sur l'interdiction de la pêche aux ailerons de requins, Sami doit, en effet, défendre son amendement lors de réunions tripartites entre représentants de la Commission européenne, du Conseil de l’Union européenne et du Parlement.
"Comme on a réussi à intéresser les gens au Parlement européen, on s'est dit qu'il fallait continuer. Dans la saison 2, on suit des négociations entre le Parlement, le Conseil de l'Union Européenne et la Commission européenne. Alors que Sami avait fait voter son amendement dans la saison 1, le processus législatif n'est pas fini. On a voulu s'intéresser à ça pour creuser la saison 1 et ne pas repartir sur le même schéma", pointe Noé Debré.
Une comédie politique plus assumée
Le point fort de Parlement, c'est d'être très drôle. Dans la saison 1, l'humour des dialogues est le moyen utilisé par les scénaristes pour intéresser les spectateurs aux institutions européennes.
"Sur la première saison, on avait peur que la série n'intéresse pas, donc on a appuyé sur le côté comédie pour accrocher les gens. Mais j'ai trouvé que dans la saison 1, les scènes de négociation étaient très réussies. Dans la saison 2, on appuie donc sur ces scènes. J'ai décidé d'assumer davantage de faire une comédie politique", sourit Noé Debré.
Si le curseur est poussé pour un peu plus de réalisme, Parlement demeure une comédie avec des scènes loufoques. Cela tombe bien, car les eurodéputés ont beaucoup d'humour à en croire Noé Debré. "Les gens qui travaillent dans les institutions disent eux-mêmes qu'ils travaillent dans la 'bulle'. Il y a quelque chose de vertigineux, car les députés européens prennent des décisions qui impactent des millions de citoyen. Et en même temps, ils sont assez incognitos. Comme ils ne sont pas toute la journée arrimés à des problèmes d'images comme les politiciens français, ils sont moins rigides dans leur façon de communiquer avec les médias et il y a beaucoup d'humour au parlement", juge le réalisateur.
Les épisodes de la saison 2 de la série Parlement sont diffusés chaque lundi soir à 21h sur France 5 à partir de ce lundi 9 mai. Les deux saisons sont disponibles intégralement et gratuitement sur la plateforme france.tv Slash.
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