Aurélie Filippetti veut rassurer le monde de la musique
"Ma position n'a pas changé depuis le mois de juillet, au moment où j'ai reçu les professionnels", a affirmé la ministre, précisant "comprendre l'émoi" de la filière musicale après ses propos au journal "Le Monde". Dans un entretien au quotidien daté de mardi, Aurélie Filippetti déclarait que la création du CNM sous la forme d'un établissement public, n'était "pas possible actuellement". Elle expliquait ainsi que l'institution "nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d'euros".
L'annonce de l'abandon du CNM a "consterné" le secteur musical
Les déclarations de la ministre de la Culture au "Monde" ont provoqué une levée de bouclier de la part de l'ensemble de la filière musicale. Mercredi, dans un communiqué commun, les professionnels ont fait part de leur "consternation" et demandé à être reçus en urgence par la ministre. "Au-delà du maintien de dispositifs déjà existants, comme le crédit d'impôts, quelles autres solutions à la hauteur des enjeux pour répondre à une crise économique qui affecte depuis plus de dix ans l'ensemble des composantes de la filière musicale ?", interrogeaient-ils.
"En sacrifiant le CNM, qui avait pourtant fait l'objet d'un consensus au sein de toute la filière musicale, Mme Filippetti trahit sa propre parole, alors même qu'elle avait affirmé aux professionnels en juillet dernier vouloir soutenir cette initiative", a dénoncé mardi le Snep, principal syndicat de producteurs de disques, dans un communiqué.
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Culture, les éditeurs de musiques indépendants ont également condamné l'abandon du CNM. "Trahir sa parole c'est briser l'horizon annoncé ! Et notre filière semble avoir plus de maturité que les gens qui la gouvernent sur ce sujet", a estimé ainsi l'EIFEL (éditeurs indépendants fédérés en Ile-de-France).
Il faut "définir une vraie politique" de soutien, plaide Filippetti
"Pour moi, la notion d'établissement public, la création d'un établissement public supplémentaire avec des coûts fixes supplémentaires, c'est ça qui est aujourd'hui contestable", a-t-elle expliqué à l'AFP. "On va trouver les moyens de financer le secteur musical, mais ça ne passe pas forcément par un énième établissement public", a-t-elle plaidé. L'objectif "c'est de définir une vraie politique économique pour soutenir la filière musicale avec des financements qui soient sûrs."
Les financements annoncés par le précédent gouvernement "n'étaient pas du tout certains d'un point de vue juridique puisqu'ils s'appuyaient sur une taxe à destination du cinéma qui, elle-même, est aujourd'hui examinée à la loupe par Bruxelles", a-t-elle rappelé. "Ce que je veux c'est que l'on puisse remettre les choses à plat, définir d'abord la manière dont on peut avoir des ressources pérennes et sûres, puis voir ensuite comment attribuer ces financements. C'est seulement en dernier lieu que se pose la question d'une établissement public."
Cette politique économique "va se définir à partir de cet automne avec les acteurs, avec l'associtation de préfiguration (du CNM) composée de tous les professionnels que j'ai déjà réunie en juillet", a-t-elle ajouté.
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