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Chilly Gonzales, Bonnie Banane, La Femme... Le Festival des Inrocks fait vibrer pendant deux jours les murs de l'Olympia

Après plusieurs reports, le Festival des Inrocks revient ces jeudi 10 et vendredi 11 juin dans la mythique salle de l'Olympia, fermée au public depuis sept mois.

Article rédigé par franceinfo Culture - Nisrine Manai
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Chilly Gonzales, au Montreux Jazz Festival, en 2017. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Au boulevard des Capucines, les néons rouges de l'Olympia se remettent à briller dès ce jeudi 10 juin. Pour fêter la réouverture de la mythique salle parisienne, le Festival des Inrocks, ces 10 et 11 juin, a invité du beau monde. À l'affiche de l'évènement : Chilly Gonzales, Catastrophe, Bonnie Banane, Yelle, La femme ou encore Altin Gun.

Dernier à fermer, premier à rouvrir

Prévu au départ pour le mois de mars 2021, l'événement avait dû être reporté à deux reprises. Mais cette fois est la bonne, ce jeudi 10 juin, ce sera le premier festival en intérieur à reprendre du service alors qu’en mars 2020, il avait été le dernier à avoir lieu. 

Coïncidence ? Sûrement pas. "Le Festival des Inrocks a été le dernier festival en France avant que tout ferme. Pour le symbole, on avait vraiment envie d’être le premier festival intérieur à être organisé. Quand on a vu la date du 9 juin, on s’est dit : c'est un symbole, on a un trou de souris, on y va et on confirme le festival pour les 10 et 11 juin”, raconte avec enthousiasme Rudy Aboab, programmateur du festival et directeur de la musique à Radio Nova.  

Concert : l’Olympia rouvre ses portes avec le festival des Inrocks
Concert : l’Olympia rouvre ses portes avec le festival des Inrocks Concert : l’Olympia rouvre ses portes avec le festival des Inrocks (FRANCE 2)

Protocole strict

Si le public se languit à l’idée de sauter au milieu d’une foule en délire, il faudra tout de même encore patienter pour retrouver les concerts du monde d’avant. Le Festival des Inrocks ne déroge pas à la règle : le public sera limité à une jauge de 65%, soit 1 200 personnes, et celles-ci seront masquées et assises en salle. Enfin, avant de profiter du concert, les spectateurs devront faire contrôler leur pass sanitaire à l’entrée. 

Un protocole strict qui n’a pas découragé les organisateurs du festival : “On a pris un pari un peu osé parce qu’organiser un concert début juin en France, c’est compliqué. Jouer deux soirs à l’Olympia avec une jauge de 65%, c’est prendre des risques financiers, expose Rudy Aboab. Mais on tenait absolument à ce que le Festival des Inrocks puisse avoir lieu. On a été un peu fou et on a foncé. À un moment, il faut que ça reparte. Et s'il faut assumer le risque en premier, on y va et on le prend.” 

"Les masques inhibent, les gens osent moins"

Après des mois de veille, c’est également le moment de remonter sur scène pour les artistes. Pour Bonnie Banane, star montante de la scène RnB qui sera sur scène le deuxième soir, difficile de réaliser qu’elle se produira dans la plus prestigieuse des salles françaises. Je ne me rends pas du tout compte de ce qu’il va se passer demain. Après le dépit vient le déni. Peut-être que c’est une façon de me protéger du stress", confie la chanteuse à l'affiche du festival. Et poursuit : "Je suis très contente de reprendre même si ce n’est pas comme avant. La distanciation, les petites jauges font que ce n’est pas la même expérience”.

Une expérience scénique différente dont elle a pris conscience lors de son récent concert à l'occasion du Festival de la Villette Sonique. "On a vraiment sous-estimé le corps-à-corps, la proximité entre les gens pendant les concerts. Les énergies passent beaucoup plus rapidement quand les corps sont proches. Les applaudissements, les cris vont se multiplier beaucoup plus vite. Les masques inhibent, les gens osent moins” pointe-t-elle



Pour la promotion de son premier album Sexy Planet, la chanteuse a dû se limiter à des captations vidéos. Un format qu’elle a eu le plaisir d’expérimenter, mais qui ne remplacera jamais l’expérience de la scène, au contact de son public : "Quand je monte sur scène, j’ai cette petite peur au fond. S’il n'y a pas de spectateurs en face de nous, on n'a pas cette petite flamme. Le public donne un autre rythme au concert et ça, on ne peut pas le prévoir. C’est ça qui est intéressant dans l’expérience de la scène, c'est l'imprévu”.

La Femme et Catastrophe pour commencer

Sciemment composée par Rudy Aboab, la programmation est étonnante. Mélange de scène underground et grand public, la vitrine du festival est un parfait équilibre entre découverte et retrouvailles. “C’est le principe de tout festival, et encore plus celui des Inrocks.” souligne l’organisateur. À chaque soirée, un nom tête d’affiche est accompagné de noms un peu moins connus du grand public. “Ce sont des artistes défendus par les Inrocks et qu’on a envie, plus que jamais, de mettre sur scène pour ce premier Festival en intérieur en France, qui plus est, dans une salle prestigieuse !” explique ce dernier.

Le premier soir, La Femme fera son grand retour sur scène après des années d’absence et viendra défendre son nouvel album, Paradigme. Pour l’accompagner, le groupe Psyché Altin Gun reprendra les grands classiques de la musique turque des années 70. Le groupe Catastrophe fermera la soirée. “ La Femme a sorti un album excellent, le groupe Altin Gun est fantastique, Catastrophe est une groupe merveilleux que l’on défend depuis leur début. Ils sont fascinants sur scène, c’est vraiment à voir !” insiste le programmateur.

Un deuxième soir "plus osé" : Chilly Gonzalez, Bonnie Banane...

Le second soir, ce sera différent, plus curieux, osé, bizarre” : Rudy Aboab annonce la couleur. Et pour cause, l’Olympia accueillera le performer Chilly Gonzalez. Impatient de remonter sur scène, le pianiste a créé un live band spécialement pour l’occasion. “Ces lives sont toujours rares, uniques, magiques ! Voir Chilly Gonzales sur scène, c’est un événement à ne pas manquer !”.

Juste avant, le public se laissera charmer par l’univers envoûtant de Bonnie Banane, chanteuse mêlant r’n’b, pop et musique électronique. “ C’est une chanteuse fascinante et son dernier album est extrêmement réussi ! On a voulu qu’elle ouvre la soirée parce qu’elle apporte une touche de cabaret sur scène, elle a ce côté performeuse que l’on retrouve chez Chilly” détaille Rudy Aboab.

Yelle viendra clôturer le festival, l’occasion pour la chanteuse de défendre son dernier album L'Ère du Verseau. “Yelle et Chilly sont très amis donc on voulait absolument les voir partager la même scène. Et on se dit que ça va forcément provoquer des moments de folie. Surtout que Chilly Gonzales a l’habitude des surprises...”, souffle l’organisateur.

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