Alice au pays des merveilles revisité pour les Célestins à Lyon
Le dramaturge Fabrice Melquiot prévient : il ne s'agissait pas pour lui de raconter l'histoire d'Alice mais de l'évoquer. Et c'est bien là le problème des adultes qui chercheront à suivre le conte tel qu'ils le connaissent. Finalement, à force d'acrobaties et de tours de passe-passe, le spectateur oublie cette quête et se laisse emporter dans le monde merveilleux du cirque-poème.
Les tableaux se succèdent comme une invitation au voyage et à la découverte du monde d'Alice
Cette Alice contemporaine revisite les aventures de l’héroïne du chef-d’œuvre de Lewis Carroll, sous les néons d’une Chine électrisée. On assiste à la rencontre improbable d’Alice et des mandarins acrobates. Et c'est bien cette confrontation entre l'univers symbolique de Lewis Carroll et la Chine grouillante du XXIe siècle qui rend ce spectacle inclassable.
Tout le talent de la mise en scène réside dans le fait d'avoir pu rendre visibles les transformations de l'héroine ; tantôt Petite Alice, tantôt Grande Alice au fil des aventures. Une dualité du personnage qui peut parfois troubler mais qui imprime un rythme particulier à l'histoire.
Dernier repère pour les puristes de l'oeuvre de Lewis Carroll, Hao Chan, qui interprète Petite Alice, est tout simplement incroyable. Au-delà de ses prestations acrobatiques, la jeune artiste semble s'amuser plutôt que de jouer la comédie. Et elle finit par ressembler à Alice telle qu'on l'imagine : curieuse, capricieuse ou joueuse. Pourtant, le pari n'était pas gagné car cette fillette asiatique est assez éloignée de l'image occidentale d'Alice, que ce soit celle de la couverture du livre de Lewis Carroll encore de l'
Alice et les drôles de rencontres
Fidèle au roman de Lewis Caroll, Alice va de rencontres en découvertes. Autant d'occasions de vivre des moments d'angoisse ou d'éblouissement. Sa rencontre avec le chat du Cheshire est un de ces instants ou le temps s'arrête, où l'histoire marque une pause. Le jeune contorsioniste Bi Jinyi force l'admiration. Avec une facilité déconcertante et un constant sourire aux lèvres, il se livre à un numéro de contorsion absolument exceptionnel. On ne sait si on doit y croire, on se dit que ça y est , on est aussi au pays des merveilles, et que cet animal se joue de nous.
La musique
Si le talent des acrobates et la qualité de la mise en scène font à coup sûr de cette adaptation un spectacle réussi, négliger l'importance de la musique serait une erreur. Signé du compositeur Christian Boissel, la bande-son a été éxécutée par l'orchestre national d'instruments traditionnels de Tianjin. Ses sonorités sont une autre référence à la Chine d'aujourd'hui. Une création particulièrement présente, qui n'est pas là que pour accompagner le jeu mais bien pour le renforcer, voire l'imposer.
On se croirait par moment dans un film du réalisateur Hong-Kongais Johnnie To où l'ambiance sonore est également omniprésente. Une bande-son qui
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