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Le cirque contemporain sous Hautes Tensions à La Villette

La programmation du festival Hautes Tensions à La Villette fait appel à de jeunes compagnies, pour beaucoup en vogue dans le monde du cirque contemporain, mais qui en sont à leur première ou deuxième création. Innovation, diversité et ouverture à l'Europe guident la programmation du festival, qui se déroule du 31 mars au 12 avril.
Article rédigé par franceinfo
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  (Daniel Michelon)

Pour la plupart, ce sont des jeunes compagnies. Ce qui les lie, c'est la volonté d'innover, de proposer de nouvelles écritures, de réinventer le cirque, explique Raphaella Benanti, programmatrice du Festival Hautes Tensions. C'est ce qui fait la force du cirque contemporain : ne pas se contenter de la prouesse, aller au-delà, dans un univers qui donne à penser.

Le cirque contemporain est lié à La Villette depuis ses débuts. Certains artistes, comme ceux de la Cie Galapiat y ont été accueillis en résidence cette année. D'autres viennent d'ailleurs, de l'Europe entière.

Pour parler du festival, le plus simple, c'est de laisser la parole à Raphaella Benanti qui, sur le blog de la Villette, détaille certains de ses choix de programmation.

Quel est le coup de cœur du festival ?
Ce n’est pas facile de répondre à cette question car personnellement, je les aime tous beaucoup. Cependant, quand je pense à la période pendant laquelle j’ai travaillé sur la programmation, je dois dire que mon vrai coup de cœur a été "Underart" de Cirkus Cirkör. C’est un projet que je m’étais engagée à aller voir, je suis donc allée à Göteborg quelques jours après la création et j’ai trouvé ça tout simplement magnifique ! C’est un spectacle très touchant, très poétique.

La compagnie Cirkus Cirkör existe depuis vingt ans et on pourrait justement se dire qu’elle ne devrait pas avoir sa place dans un festival dédié à l’émergence mais le metteur en scène deUnderart, Olle Stranberg, est très jeune et celle-ci est sa deuxième création.

Quel est le spectacle le plus intrigant ?
J’ai envie de dire "Capilotractées", parce que c’est un spectacle très étrange : deux filles qui se retrouvent autour de cette discipline un peu hallucinante de s’accrocher par les cheveux. C’est une discipline assez ancienne mais qui est ici revisitée avec beaucoup d’impertinence et de créativité.
Le spectacle le plus innovant ?
Du point de vue technique, je dirais que c’est "Hallali", des Philébulistes qui ont créé un nouvel agrès et donc une nouvelle discipline. Le spectacle est construit autour d’une grande structure avec deux cadres aériens qui tournent et la technique acrobatique qui a été développée par les artistes autour de cette structure est très étonnante.
Le plus spectaculaire ?
"Race Horse", c’est extrêmement spectaculaire. C’est aussi un spectacle très coloré, très imagé, avec beaucoup d’inventions. Et puis il y a aussi des étranges agrès créés toujours avec beaucoup d’humour : un manège qui devient un espace pour faire des acrobaties, une balançoire en forme de voiture... Il se passe des choses hallucinantes, on passe son temps à se demander ce qu’ils sont en train de fabriquer !

Le plus original ?
Tous quelque part ! Parce que l’idée du festival est justement de proposer des écritures originales. Cependant, si je dois en choisir un, je dirais AléasChloé Moglia a une vision très particulière du travail aérien et sa recherche sur la suspension qui utilise des agrès - qui n’en sont pas en fait !- est très originale.
  (Charles Henry Frizon)
Le plus drôle ?
Le spectacle de jonglage de la compagnie Defracto, je le trouve très drôle. C’est un délire de garçons, extrêmement fin. Avec beaucoup d’humour, très décalé. C’est une vision totalement nouvelle du jonglage, c’est très étonnant !

Le plus touchant ?
C’est "Marathon", le beau solo de Sébastien Wojdan. Sébastien se met complètement en jeu avec à la fois ses forces, ses faiblesses, ses délires, ses rêves. C’est un spectacle très étrange mais surtout très généreux. Il y a beaucoup d’humanité dans ce spectacle, beaucoup de cœur.

Le plus onirique ?
"L’homme Cornu", c’est un spectacle onirique et déroutant. Kurt Demey utilise la magie mentale pour nous amener ailleurs, assister à ce spectacle est vraiment une expérience particulière.
Le plus troublant ?
Je dirais "Off", de Kiaï, avec son travail sur la folie. C’est un spectacle qui nous échappe : on part d’un travail sur le trouble, le malaise, la solitude… et on arrive à des tableaux d’une très grande beauté, incarnés par des interprètes magnifiques.
Le plus déroutant ?
"Château Descartes", c’est un spectacle décalé et très fin. L’idée est de se réapproprier ces chaises d’écoles pour une remise en question des modèles. Les artistes évoquent l’enseignement, les symboles et les modèles qui nous ont été inculqués pour montrer qu’on peut voir et faire les choses autrement.

Le plus surprenant ?
C’est "La Ville qui respire". Au cours de cette balade, Kurt Demey nous propose de regarder la ville autrement, en l’abordant par la magie, et il arrive à changer notre regard et à nous faire découvrir des milliers de choses.

Le plus impertinent ?
"Pelat" de Joan Català. Son spectacle est très fin et totalement participatif : avec beaucoup d’humour et de finesse, Joan arrive à entrainer les spectateurs dans son jeu et leur demande un vrai engagement. C’est un moment de partage en plein air, un très joli moment de partage…

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