"Carmen la Cubana" : Bizet à la sauce rumba et salsa au Théâtre du Châtelet
L’argument :
À Guantánamo, dans la campagne cubaine, Carmen, fille d’un soldat américain et d’une prostituée cubaine, rêve d’une vie meilleure. Prisonnière de la fabrique à cigares locale, elle ne dispose que de son puissant pouvoir de séduction pour tromper l’ennui. Elle remarque José, un jeune soldat naïf engagé dans l’armée de Batista qui finit par succomber à sa beauté. Croyant ainsi défendre l’honneur de son nouvel amour, José finit par tuer un sergent de son régiment ; le couple n’a d’autre alternative que de s’enfuir pour La Havane. Sur place, la luxure est omniprésente et Carmen ne tarde pas à se faire remarquer. Devenue « La reine de La Havane », elle se lasse de José, dont la passion dévorante l’étouffe. Bientôt, elle fait la rencontre du redoutable et charismatique El Niño Martinez, le plus célèbre boxeur de l’île. Cette rencontre scelle son destin tandis que La Havane est en proie à la destruction et aux pillages des forces rebelles de Castro…
Reportage : J. Serra / A. Natalizi / S. Fouquet / N. Gallet
"C’est définitivement un nouveau style. C’est un opéra transposé en comédie musicale dans un genre particulier. On conserve les fondamentaux de l’histoire et tous les personnages. Tout ce que vous entendez provient de l’opéra. C’est juste arrangé différemment", explique Manny Schvartzman, directeur musical.
Les airs de Bizet se baladent donc à présent dans les rues de La Havane avec une Carmen devenue fille de joie et un toréador transformé en boxeur. C’est ce côté décalé qui fait toute l’originalité de cette nouvelle version. Avant celle-ci, Oscar Hammerstein avait déjà amené les aventures de la jeune femme séductrice sur le devant de la scène américaine. C’était à Broadway, en 1943, sous le nom de "Carmen Jones", bien avant qu'Otto Preminger s'approprie à nouveau la comédie musicale pour en faire un film en 1954.
Cette dernière production scénique fait le lien entre opéra populaire et création contemporaine. Il n'est pas question de politique ou de polémique : "Je voulais que cette version respire la culture latine. J’ai été invité à Cuba et j’ai découvert sur place des ingrédients que j’ai ajouté à cette grande histoire", raconte le metteur en scène, Christopher Renshaw.
Sur scène, ils sont une quarantaine à danser sur des tempos latinos : chanteurs et danseurs portent les couleurs de Cuba. Le spectacle représente l'identité d'un pays et y ajoute la touche "entertainment" des comédies musicales : "C’est une explosion des rythmes et des émotions qui s’inspirent de la mélodie espagnole mais aussi des sons purs et authentiques de l’Afrique", ajoute le chorégraphe Roclan Gonzalez Chavez.
Véritable scène où les cultures se rencontrent, vous vous laisserez sûrement emporter par la chaleur cubaine et ses musiques endiablées jusqu’au 30 avril au Théâtre du Châtelet.
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