"Mistinguett", la première reine du music-hall revit au Casino de Paris
Jusqu’au 4 janvier 2015, la comédie musicale "Mistinguett, Reine des années folles" s’installe au Casino de Paris pour faire revivre une icône des années 20. La chanteuse Carmen Maria Vega prête son caractère et sa gouaille à celle qui inventa le music-hall moderne tout en se comportant comme une rock star, capricieuse mais talentueuse.
Initié par Albert Cohen (le créateur des comédies musicales à succès Le Roi-Soleil, Les 10 commandements et Mozart, l’Opéra rock), le spectacle s’inspire d’une histoire vraie : celle où Mistinguett dût en urgence reprendre le flambeau d’une troupe de danseurs de claquettes américains qui devait inaugurer le Casino de Paris. La danseuse de cette troupe étant morte d’une bronchite foudroyante (ça ne s’invente pas), Mistinguett travailla donc sur ce spectacle, considéré comme la première revue de music-hall, qui inspira ensuite celles de Broadway.
Reportage : M. Vial / M. Hauville / R. Morez
La comédie musicale ne retrace donc pas la vie de celle qui naît en 1875 à Enghien-les-Bains sous le nom de Jeanne Bourgeois. Fille d’une couturière et d’un journalier, elle prend très vite des cours de chant et de théâtre. Sa carrière débute en 1894 au Petit Casino et au Trianon à Paris. Elle se fait alors appeler Miss Hélyett puis Minstinguette avec un « e » final qui disparaîtra plus tard).
Pendant près de dix ans, elle apprend son métier en faisant les deuxièmes parties de soirée de l’Eldorado avant d’être engagée en 1909 au Moulin-Rouge pour participer à une revue. Elle y interprète avec Max Dearly une « Valse chaloupée » très suggestive qui la rendra immédiatement célèbre. En 1911, elle devient meneuse de revue aux Folies-Bergère et rencontre Maurice Chevalier qui quitte Fréhel pour elle.
S’ensuit une série ininterrompue de succès, tant sur la scène des music-hall (où elle chante sans micro) qu’au cinéma : elle jouera entre autre dans une version des « Misérables » d’Albert Capelloni mais elle a 64 ans quand elle tourne son premier film parlant Rigolboche en 1939.
Son énergie, sa gouaille, sa spontanéité et ses jolies jambes (assurées à la Lloyds pour 500 000 francs) font oublier sa piètre voix (elle s’en moquera elle-même en chantant : On dit que j’ai la voix qui traîne...C’est vrai )! Pendant la guerre, elle continuera à se produire sur scène et sur Radio-Paris. Cela lui vaudra un blâme du Comité de l’épuration des artistes.
En 1949, Mistinguett se produit encore dans une revue à l’ABC, une salle parisienne. Elle a 74 ans et danse le be-bop ! Elle décède en 1956 à Bougival.
" Mistinguett, Reine des années folles ", comédie musicale d’Albert Cohen au Casino de Paris Jusqu’au 4 janvier 2014
16, rue de Clichy Paris 9e
Tél : 01 49 95 22 22
Tarifs de 20 à 104 euros
Le spectacle sera ensuite en tournée dans toute la France à partir de 14 février.
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