"Peau d’âne" : un spectacle charmant, plein de faste et d’humour au Théâtre Marigny
Catherine Deneuve, Delphine Seyrig, Jean Marais dans "Peau d’âne"… que de souvenirs ! En sortant du film, le gâteau d’amour que nous nous étions empressé de confectionner s’était avéré un véritable étouffe chrétien, que les parents nous avaient obligé à finir jusqu’à la dernière miette. Quant à la robe couleur de lune tant désirée, une grand-mère compatissante nous l’avait confectionnée en une journée dans un vieux rideau.
Marie Oppert réussit à éclipser Catherine Deneuve
C’est donc avec une certaine excitation, que 48 ans plus tard, nous voilà installés dans les fauteuils du Marigny pour déguster cette toute première adaptation scénique. Jean-Luc Choplin, nouveau directeur du Marigny, grand manitou de la comédie musicale made in France, a eu du nez une fois de plus. Du Châtelet à la Seine musicale il a défendu le genre avec succès : "Singin’ in the rain", "An American in Paris", "Les parapluies de Cherbourg", déjà avec la charmante Marie Oppert. Marie Oppert, mutine et délicieuse Peau d’âne, qui nous fait oublier Catherine Deneuve d’un coup de baguette magique, excusez du peu ! Dès les première mesures de "Amour, amour je t’aime tant", sa voix si claire nous chavire. Adorable de bout en bout, et à croquer lorsqu’elle cuisine le fameux cake d’amour pour son prince !Reportage : L. Hakim / J-L. Serra / G. Bezou / S. Fouquet / N. Beddia / D. Hamdad
La partition de Michel Legrand respectée à la lettre
Dans cette version mise en scène par l’espagnol Emilio Sagi qui avait signé "Le Chanteur de Mexico", premier succès de Choplin au Châtelet, rien ne manque : faste et humour, fantaisie et légèreté. La partition de Michel Legrand est respectée à la lettre. Le compositeur a même ajouté 10 minutes de musique pour les besoins du spectacle.Les décors sont ravissants : sous- bois enchanteur, chambre de prince ou de princesse délicatement bollywoodiennes, boule à facette et jeu de miroirs astucieux pour élargir la scène un peu étroite du Marigny. Un bémol, un rideau de chaînettes or et argent voile un peu trop souvent la scène.
Des robes de rêve... ou presque !
Et puis, bien sûr, il y a les robes ! Celles couleur de lune et de soleil nous ont comblés. On oubliera celle couleur du temps et la robe de mariée, pas du meilleur goût. Mais décidément, rien ne peut enlaidir la charmante Marie Oppert.Dans le rôle du Roi Bleu amoureux de sa fille, le danseur étoile Michaël Denard fait le job, même s’il lui manque le côté passionné et obscur d’un Jean Marais. Quant au prince, interprété par Mathieu Spinosi, il manque à sa voix le charme de celle de Marie Oppert.
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