Culture: féminisation et vieillissement du public depuis les années 70
La participation à la vie culturelle reste fortement liée au niveau de diplôme et reste dominée par les cadres supérieurs, aujourd'hui comme dans les années 1970, souligne l'étude mise en ligne par le ministère.
La synthèse, réalisée par le sociologue Olivier Donnat, vise à mettre en exergue les tendances de fond des pratiques culturelles des Français à partir des résultats déjà publiés de cinq grandes enquêtes menées sur plusieurs milliers de personnes en 1973, 1981, 1988, 1997 et 2008.
Dans les activités, "quatre grandes tendances" se dégagent. La "plus spectaculaire" étant la "progression régulière, tout au long de la période, des consommations audiovisuelles" avec le développement d'une "culture de l'écran".
Le niveau de diplôme reste un élément déterminant
Les autres tendances sont le recul de la lecture des livres et de la presse, l'essor des pratiques en amateur (faire de la musique ou du théâtre, peindre, créer sur ordinateur) et la hausse de la fréquentation des lieux culturels (cinéma et théâtre notamment malgré un tassement pour les médiathèques).
Concernant la sociologie du public culturel, "les liens entre le niveau de diplôme et la participation à la vie culturelle n'ont rien perdu de leur force", remarque l'étude avec une "hiérarchie" inchangée au cours des années: "les cadres supérieurs arrivent en tête devant les cadres moyens, puis les employés, artisans et commerçants dont les résultats sont souvent proches et enfin les agriculteurs et les ouvriers toujours en retrait".
Vieillissement et féminisation des pratiques culturelles
La période 1973-2008 est par ailleurs marquée par un vieillissement du public, en raison de l'allongement de la durée de vie mais aussi par "l'intérêt plus marqué des seniors actuels - les baby-boomers - pour les sorties et la culture en général", souligne l'analyse.
L'autre évolution marquante concerne la féminisation des activités: "Toutes les activités étudiées se sont féminisées au cours de la période étudiée" à l'exception de "la consommation intensive de télévision".
Certaines activités comme lire un quotidien, aller régulièrement au cinéma ou fréquenter les concerts de rock ou de jazz continuent à concerner majoritairement les hommes.
Mais plusieurs autres, à dominante masculine dans les années 70, sont aujourd'hui majoritairement "féminines", comme la fréquentation des concerts de musique classique, des musées ou expositions, ou encore la lecture régulière de livres et la fréquentation des bibliothèques.
Un phénomène que l'auteur relie au fait que les femmes sont "aujourd'hui plus diplômées que leurs homologues masculins dans les jeunes générations, mais aussi plus nombreuses à avoir suivi une formation littéraire ou artistique".
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