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"9" en ouverture du festival Momix : danser quand l'ouïe fait défaut

La compagnie québécoise "Cas Public" héberge en son sein un danseur malentendant. Un handicap que la chorégraphe Hélène Blackburn fait le pari d'utiliser comme point de départ de sa création. "9", un audacieux voyage de sensations ouvre la 28e édition du festival jeune public Momix dans le Haut-Rhin.
Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
"9" création de la compagnie québécoise Cas Public
 (France 3 culturebox)

Cinq danseurs en harmonie sur l'une des plus célèbres compositions écrite par Beethoven, la neuvième symphonie, alors qu'il était sourd. Sourd comme Cai Glover, danseur de la compagnie québécoise Cas Public depuis sept ans. Ce handicap, qu'il a appris à surmonter pour devenir danseur professionel, a inspiré la chorégraphe Hélène Blackburn : "Cette particularité-là demande des ajustements dans le travail. Par exemple sur scène, il faut s'assurer d'être assez proche pour pouvoir lui transmettre les informations car il lit en partie sur les lèvres. Il y a eu tout ce travail d'ajustement. "9" est un peu cette histoire-là."

Reportage France 3 Alsace S. Mallauran / N. Meyer / X. Chatel

"J'ai besoin de tout le monde et tout le monde a besoin de moi"

Repousser les frontières du silence pour que la différence s'efface et que le corps devienne langage. Cai Glover va même jusqu'à retirer son appareil auditif pendant le spectacle pour créer un lien plus fort avec la troupe.

On cherche à trouver un sentiment de communauté. Quand j'enlève mon appareil, j'ai besoin de tout le monde et tout le monde a besoin de moi. On ne suit pas la musique, on suit les autres. Ça nous met ensemble.

Cai Glover, danseur de la compagnie Cas Public
Création engagée qui met en exergue la condition de malentendant, "9" est à l'image du festival Momix dans le Haut-Rhin : un rendez-vous soucieux d'inciter à la réflexion. L'édition 2019 propose jusqu'au 11 février une quarantaine de spectacles à destination des enfants, mais aussi des ados et de leurs parents. Théâtre, danse, marionnettes ou cirque, quelles que soient les disciplines, le festival n'hésite pas à aborder des thèmes audacieux comme la radicalisation ou l'exil. 

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