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À Annecy, le spectacle "Nos désirs font désordre" révèle une humanité dansante

Le mercredi 17 mai avait lieu la dernière représentation du spectacle "Nos désirs font désordre" sur la scène nationale Bonlieu à Annecy. Retour sur une œuvre à la fois poétique et politique.
Article rédigé par Léna Thobie-Gorce
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le spectacle "Nos désirs font désordre" rend hommage à la libération sexuelle des années 70. (France 3 Alpes : D. Borrelly / F. Céroni / C. Cuilleron)

Nos désirs font désordre, une création de Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours est un hommage au mouvement de libération sexuelle des années 1970. Le spectateur est entraîné dans une chorégraphie hybride et sensuelle, portée par une musique hypnotique et tribale. Sur scène, onze danseurs aux corps contraints par des cordes font la prouesse de s'en libérer. 

"Nos désirs font désordre"
"Nos désirs font désordre" "Nos désirs font désordre" (France 3 Alpes : D. Borrelly / F. Céroni / C. Cuilleron)

Se libérer de ses désirs individuels pour mieux se retrouver collectivement, quitter la peur pour gagner en puissance : voici le message politique qui est transmis. "Dans les années 70, il y a eu un refus, au bout d'un moment, ils ont dit stop. Ils se sont dits : on a envie d'être ensemble, de fabriquer et de penser ensemble et pas uniquement dans un but productiviste. Et curieusement, quelques années plus tard, en tout cas nos générations, on éprouve un peu la même chose", explique le chorégraphe Christophe Béranger, au sein de la Compagnie Sine Qua Non Ar.

Une chorégraphie charnelle

Pour représenter cet emprisonnement du désir, les danseurs ont des cordes nouées autour du corps et du visage. Cette parure est réalisée grâce à l'enseignement du brésilien Fabio Motta qui a appris le shibari, une technique de bondage de guerriers samouraïs. "Cette pratique asiatique révèle aussi les fondements de la culture asiatique qui est de travailler sur une intériorité. En Europe, on est plutôt sur une explosion. Dans le spectacle, il y a donc à la fois cette vague d'intériorité et d'extériorité", explique Jonathan Pranlas-Descours, le second chorégraphe du spectacle.

"Il y a quelque chose de très sensitif au niveau du corps et du coup, je trouve qu'à l'intérieur, il y a quelque chose d'assez charnel qui se révèle, du fait qu'on soit attachés", raconte aussi Colas Lucot, l'un des onze danseurs présents sur scène. Parés de cordes et de fleurs, les danseurs font leur mue progressivement, pour terminer sur un final complètement fou : un spectacle jubilatoire et explosif. 

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