À La Rochelle, une marche lente chorégraphique invite des danseurs amateurs à traverser la ville autrement
Habiter son corps et l'espace public différemment, c'est l'expérience qu'ont vécue dimanche 14 avril les danseurs amateurs d'un jour. Un défi chorégraphique de rue, organisé par la compagnie "La Traverse", durant lequel chacun était invité à marcher au ralenti au milieu du quartier de Mireuil à La Rochelle.
Être attentif à chaque pas, dérouler la mécanique du geste, se reconnecter aux bruits de la ville, après le spectacle, les participants sont encore dans un état semi-contemplatif. "Traverser au ralenti et s'approprier toutes ces sensations, c'était une expérience fantastique", confie Céline. "Entendre les questionnements que ça suscitait autour de nous, j'ai entendu un petit garçon qui disait : ils ont buggé ? J’ai trouvé ça drôle", s'amuse Véronique.
Durant une heure, le quartier du Mireuil a suspendu son souffle au pas des marcheurs. Disséminés au milieu des immeubles, des hommes, des femmes, mais aussi des adolescents ont pris part à cette partition étonnante. Ces passants d'un jour ne sont ni danseurs, ni artistes de rue professionnels, ils ont simplement répondu à l'appel du Centre national des arts de la rue et de la compagnie de danse bordelaise Jeanne Simone.
Durant deux jours, ils ont répété leur partition en redécouvrant un acte simple et anodin qui pourtant singularise chaque être humain : être debout. "La marche, c'est la première danse, c'est notre petite danse à tous, c'est la première fois que je fais ça avec des amateurs", rapporte la chorégraphe Laure Terrier.
Bouleverser l’orchestration urbaine
Depuis 2004, la compagnie Jeanne Simone explore une dramaturgie des corps en relation avec les lieux de notre quotidien. Tout en observant les contraintes et les potentiels des espaces, les artistes tentent de diminuer le brouhaha de la ville pour faire émerger des instants poétiques.
En imaginant cette marche méditative et introspective, les chorégraphes de "La Traverse" cherchent à ralentir la ville et ses flux, tout en interrogeant notre rapport au monde et notre relation aux autres. Au final, les danseurs amateurs ont réussi à trouver un rythme commun pour créer une chorégraphie éphémère et unique.
Cette première expérience participative est appelée à être renouvelée prochainement à Mireuil mais aussi dans d'autres quartiers de La Rochelle.
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