Biennale de la danse : Maguy Marin en clair obscur
La chorégraphe nous propose une nouvelle approche de son travail, plus resserré, plus intime, fruit de sa nouvelle aventure. Elle a quitté la direction du Centre Chorégraphique National de Rillieux, en banlieue lyonnaise pour reprendre le chemin de l’indépendance avec une compagnie plus réduite en nombre, installée à Toulouse.
Avec sa nouvelle création « nocturnes », elle creuse une nouvelle fois son sillon d’une non-danse dans laquelle les courts tableaux s’enchaînent comme des images composées de fragments de souvenirs de cette fille d’espagnols immigrée à Toulouse.
En bord de scène deux vinyles tournent et retournent sur des platines, marquant un temps qui passe, gravant sans relâche ses souvenirs. Une succession d’images proches d’un cinéma néo-réaliste italien défilent comme des instants suspendus.
Allemand, espagnol, grec, italien, les langues et les histoires se croisent. Les interprètes prennent la pose, se croisent, installent des choses vues : petites complicités de voisins, affrontement de deux hommes pour les beaux yeux d’une femme, instant paisible d’une veillée en chansons, coup de main, abandon d’un homme endormi sur une chaise…
Des petits riens forts en identités, moins acerbes que dans les spectacles précédents de Maguy Marin mais en subtile résonnance avec les souvenirs de chaque spectateur.
Maguy Marin sera également au coeur d'une rétrospective au Festival d'Automne à Paris, du 13 octobre au 1er décembre 2012 (avec notamment l'incontournable "May B").
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.