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Break dance et déambulateur... Le collectif de hip-hop le plus vieux du monde !

Ils ont entre 66 et 96 ans, et ont parfois besoin d'un déambulateur pour se déplacer. Pourtant, ils portent des sweats à capuche, des baskets, des chaînes dorées et "break-dansent" comme des jeunots. "Ils", ce sont les Néo-zélandais du Hip op-eration Crew, le plus vieux collectif de hip-hop du monde.
Article rédigé par franceinfo
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Le Hip op-eration Crew
 (Facebook.com/TheHipOpErationCrew)
“90 ans et toujours dansant !”. Voilà un slogan qui correspondrait a ces Néo-zélandais qui se retrouvent deux fois par semaine pour assouvir leur passion. Au large d’Auckland, dans l’océan Pacifique, la petite île de Waiheke abrite un collectif des plus originaux : le Hip op-eration Crew.
 
Jouant sur la sonorité proche (en anglais) entre opération de la hanche (hip operation) et hip-hop, ces trente-sept seniors de 66 à 96 ans ne manquant pas d’autodérision se sont mis à la danse hip-hop. Et sérieusement s’il vous plait : le mois prochain, ils participeront à Las Vegas au championnat du monde de hip-hop.

Revendiquant le titre de “collectif de hip-hop le plus vieux du monde”, le Hip op-eration Crew est composé d’habitants - retraités - de l’île de Waiheke. Cette troupe originale, Billie Jordan en est à l’origine. Blessée lors du tremblement de terre de Christchurch en 2011, elle se fait la promesse si elle en réchappe de “déménager à Waiheke et de vivre comme si demain n’existait pas”. Or, en arrivant sur place, elle constate que seuls les seniors vivent de cette manière.

Leur slogan ? “Respecte et honore la jeunesse”

Au départ, l’idée était de lutter contre les signes de l’âge, de montrer que les personnes âgées pouvaient rester "groovy". Mais rapidement, l’opération a permis de créer du lien avec les plus jeunes, autour d’un intérêt désormais commun, le hip-hop. Et le collectif s’est fait repérer, prouvant que le hip-hop peut passionner des gens de tous âges. 

En avril dernier, les trente-sept danseurs ont participé à la finale du Championnat de hip-hop néo-zélandais, ils ont aussi participé à l’équivalent local de “La France a un incroyable talent”, et dansent désormais sur un morceau composé pour eux, intitulé “Life is for living” (la vie est faite pour être vécue).
Le Hip op-eration Crew, des seniors qui se bougent
 (Capture d'écran / vidéo du Wall Street Journal)
Ce qui correspond bien au slogan de ces danseurs émérites : “respecte et honore la jeunesse”, façon d’affirmer que l’on peut avoir l’âge de ses artères mais rester jeune (et vice-versa).
Déambulateur, fauteuil roulant et Eminem
 
A une période où la danse hip-hop remet au goût du jour le style “old school”, difficile de faire plus “old school” que le Hip op-eration Crew. Après tout, souligne Billie Jordan, en additionnant tous les membres du collectif, “à eux tous, ils ont vécu près de trois mille ans”. 

Et à ceux qui s’étonnent que des personnes âgées s’intéressent au hip-hop, les danseurs rétorquent que les basses puissantes de cette musique permettent à ceux dont l’audition se détériore de mieux suivre le rythme. D’autant, estiment-ils, que comme les vieux, le hip-hop est à l’origine un mouvement dont personne ne se souciait. Et certains se sont pris de passion pour l’histoire de cette musique, avouant leurs chouchous, Eminem ou Missy Eliott.

On ne vit qu'une fois

Alors oui à 93 ans, Kara, l’une des danseuses, a un trouble du sommeil, et il arrive qu’elle s’endorme sur scène (entre deux répétitions). Et certains ont besoin de déambulateurs, voire d’un fauteuil roulant, pour tenir leur rôle. Et quel scandale ce fut quand la manager tenta d’apprendre à ses danseurs un mouvement nécessitant de se saisir l’entrejambe (ce qu’ils font désormais). Mais l’enthousiasme est là, et les danseurs seniors se préparent au grand voyage (celui à Las Vegas).

Les voyages forment la jeunesse, dit le proverbe. Pour les personnes plus âgées, quelques précautions sont à prendre. Ainsi, la patriarche de la bande, Violet Hollis, jeune danseuse en fauteuil de 96 ans, s’est mise d’accord avec son fils, lui aussi membre du crew. Si jamais elle meurt au cours du périple, la nonagénaire a accepté d’être ramenée sur l’île “dans une boite de tupperware” pour occasionner moins de frais. De toute façon, on ne vit qu’une fois.

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