Centenaire du "Sacre du Printemps" : c'est parti
Le 29 mai 1913, les Ballets russes créaient "Le Sacre du printemps", un ballet de Nijinski sur une musique de Stravinsky d'une modernité stupéfiante.
La salle se divise rapidement entre "pour" et "contre". Le brouhaha est tel que Nijinski doit battre la mesure depuis la coulisse pour les danseurs qui n'entendent plus la musique. Le scandale est majeur. Au point que le ballet de Nijinski ne sera donné que 5 fois à Paris et 3 fois à Londres avant d'être retiré du répertoire des ballets russes.
Rien de tel, mercredi soir, au Théâtre des Champs-Elysées, mais une "flash mob" a été organisée devant le théâtre par les élèves des conservatoires parisiens pour restituer un peu de l'ambiance de l'époque.
Quatre versions différentes du ballet données en mai et juin à Paris
Le Théâtre des Champs Elysées, qui fête aussi cette année son centenaire, célèbre l'évènement en donnant en mai et juin pas moins de quatre versions du ballet d'Igor Stravinski. Le coup d'envoi a donc eu lieu avec la version historique chorégraphiée par Nijinski. Le ballet et la musique étaient interprétés par le Mariinsky de Saint-Petersbourg sous la direction du chef Valery Gergiev.
Une nouvelle version de l'oeuvre par la chorégraphe Sacha Waltz était donnée après la reconstitution du ballet historique.
La chorégraphe a voulu "donner une place centrale au concept de société", en introduisant des enfants aux côtés des hommes et des femmes. La découverte de la sexualité, très présente dans son ballet, lui "tenait également à coeur à cause de la sauvagerie de la musique".
En juin seront également données au Théâtre des Champs Elysées les versions de Pina Bausch (4-5-6 et 7 juin) et d'Akram Khan (24-25 et 26 juin).
Mercredi soir au Théâtre des Champs Elysées, Tamara Nijinski, 92 ans, la fille du grand danseur et chorégraphe russe, a assisté pour la première fois au ballet de son père. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti lui a remis l'insigne de "Commandeur des Arts et des Lettres".
Le ballet a en effet été reconstitué en 1987 par la chorégraphe et historienne de la danse Millicent Hodson et de l'historien de l'art anglais Kenneth Archer. Alors que leur version est donnée avec succès dans le monde depuis 25 ans, ils refusent de verser tout droit d'auteur aux héritiers de Nijinski.
Selon Tamara Nijinski, Hodson et Archer se prétendent propriétaires au motif que Nijinski n'avait pas noté sa chorégraphie et que leur reconstitution est leur seule propriété". Les deux historiens ont travaillé à partir de témoignages, photos, dessins etc. Ils ont depuis "reconstitué" de la sorte deux autres oeuvres de Nijinski, devenues leur propriété exclusive, souligne Mme Nijinski.
Grâce à la législation française, Mme Nijinski, qui vit aux Etats-Unis, percevra cette fois des droits sur la pièce reconstituée. Elle et sa fille ont fait le voyage pour Paris depuis Phoenix en Arizona (USA) grâce à un collectif de chorégraphes français, qui s'est cotisé à l'initiative de l'administrateur de la danse de la SACD, Daniel Larrieu.
Consultez le programme des représentations du "Sacre du Printemps" de mai et juin sur le site du Théâtre des Champs Elysées
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.