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Dans les coulisses du Ballet "Onéguine" à l'Opéra Garnier

Il vibre au coeur de Paris depuis 1875, l'Opéra Garnier, temple français de la danse classique fait rêver des milliers de spectateurs chaque année. Des salles de répétition aux ateliers des costumiers, c'est toute une ruche qui s'affaire sur le ballet du moment. "Onéguine" du chorégraphe John Cranko est donné jusqu'au 7 mars 2018.
Article rédigé par franceinfo - O. Morain / V. Gaget
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero dans "Onéguine" de John Cranko
 (Julien Benhamou/Opéra national de Paris)

Le Palais Garnier est un monument historique bien vivant en perpétuel mouvement. En ce moment, les équipes sont mobilisées sur le célèbre ballet "Onéguine" inscrit au répertoire de l'Opéra de Paris depuis 2009. À huit jours de la première, une équipe de France 3 a pu pénétrer en coulisses pour suivre les derniers préparatifs de ce ballet romantique de John Cranko qui nécessite pas moins de 31 danseurs.

Reportage : Valérie Gaget / Yvon Bodin / Guy Sabin / Julie Martin / Marine Cargnino / Domitille Gavat

L'étoffe de la danse 

D'origine argentine, Ludmila Pagliero est danseuse étoile à l'Opéra de Paris depuis six ans. C'est elle qui incarne le rôle de Tatiana dans "Onéguine". A quelques jours de la première, la danseuse répète sans relâche mais se rend aussi régulièrement dans l'atelier costumes pour les derniers essayages. Elle portera cinq robes différentes dans le spectacle. A l'Opéra, tout est fabriqué sur place, même les chapeaux et les accessoires. "C'est un lieu qui inspire beaucoup", révèle la jeune danseuse. 
L'atelier de couture de l'Opéra Garnier
 (France 3 / Culturebox )
Dans l'atelier de décoration voisin, on peint un par un les chaussons de tous les danseurs du ballet pour qu'ils soient exactement de la même couleur que leurs collants. Quand les costumes et les accessoires sont terminés, ils sont réunis dans une pièce unique, tout en bois, classée monument historique: le Central Costumes. Quand le Palais Garnier a été inauguré en 1875, c'était un lieu de rangement. C'est aujourd'hui une zone de transit qui permet d'inventorier les costumes et de contrôler que tout est prêt pour chaque production. Le service habillement pourra ensuite les répartir dans les loges pour chacun des danseurs du ballet. 

Un répétiteur pour veiller à chaque geste

Sous les toits de l'Opéra de Paris, dans une salle ronde très lumineuse, Ludmila travaille les pas de deux avec son partenaire Mathieu Ganio sous l'œil de Reid Anderson, un répétiteur canadien. Un ballet est une oeuvre et lui, le garant de la chorégraphie d'origine de ce ballet créé en 1965. Il intervient dans les compagnies du monde entier pour veiller à ce que chaque geste soit reproduit comme John Cranko l'avait voulu. 
Répétition Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero dans le Ballet "Onéguine" à l'opéra Garnier
 (France 2 / Culturebox)
"Cela fait partie de notre travail de décortiquer chaque mouvement, on enregistre au fur et à mesure", raconte Ludmila. Sur scène, tout parait pourtant si facile. En imprimant la chorégraphie dans leur corps, les danseurs se libèrent de la technique. Restent la danse, la musique et les émotions d'un ballet bouleversant. 
Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero dans le Ballet "Onéguine" à l'opéra Garnier
 (France 3 / Culturebox )

"Onéguine" Ballet de John Cranko créé à Stuttgart en 1965

Romantisme et dandysme pétersbourgeois sont à l’honneur dans ce grand ballet classique. Oeuvre en vers d’Alexandre Pouchkine, Eugène Onéguine est le roman des rencontres manquées, des amours perdues et des remords sanglants. C’est aussi le ballet du chorégraphe John Cranko, premier de la tradition anglo‑saxonne à s’intéresser à ces thématiques dramatiques, chargées d’intensité émotionnelle. La passion tourmentée et l’amour inachevé qui marquent cette oeuvre aux accents shakespeariens ont très vite séduit le chorégraphe. Un choix d’extraits d’œuvres de Tchaikovski porte les élans lyriques des corps en mouvement et la théâtralité de l’oeuvre.


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