Alice Renavand fait ses adieux à l'Opéra de Paris dans "Giselle" qu'elle danse pour la première fois : l'étoile nous livre les clés de ce ballet mythique
Le départ d'une étoile de l'Opéra de Paris est toujours un moment émouvant. Le 13 juillet, Alice Renavand fera ses adieux sur scène. Elle a choisi de danser un ballet légendaire, Giselle, et un rôle qu'elle n'avait jamais tenu. Elle et son partenaire, Mathieu Ganio, ont accepté de décrypter l'adage du deuxième acte.
Alice Renavand danse depuis l’âge de 8 ans. Entrée dès l'enfance à l'école de danse de l'Opéra de Paris, elle y a fait une longue et brillante carrière. Comme le veut la tradition, elle fera ses adieux sur scène, au Palais Garnier, après son ultime représentation, le 13 juillet 2022. L'étoile a atteint l'âge de la retraite, 42 ans à l'Opéra. Pour ses derniers pas, Alice n'a pas choisi la facilité. Elle a décidé d’incarner Giselle, une héroïne romantique, née au XIXème siècle sur la musique d'Adolphe Adam.
"C'était un rêve pour moi"
"Je n'ai jamais dansé ce rôle et c'était un rêve pour moi" nous a-t-elle confié. Pour la plupart des danseuses, Giselle est en effet un Graal. Ce ballet, devenu légendaire, est l'image même de la danse classique. Il conte l'histoire d'une jeune paysanne de santé fragile qui tombe éperdument amoureuse d'un prince de passage. En découvrant qu'il l'a trompée, elle bascule dans la folie et meurt. Elle renaît sous forme d'esprit au deuxième acte dans une forêt peuplée de fantômes, les Willis, les âmes des jeunes filles délaissées par un amant infidèle. Bien qu'il l'ait trahie, Giselle tente de protéger le prince Albrecht venu fleurir sa tombe.
La fluidité en ligne de mire
Alice Renavand a répété de longues heures avec une autre étoile inoubliable, Monique Loudières, l'une des plus grandes interprètes du rôle de Giselle en son temps. Ensemble, elles ont décortiqué, analysé le moindre geste. Objectif: donner à chaque pas, à chaque mouvement, un sens, une intention.
Il y a dans la gestuelle des danseurs quelque chose de l'ordre du surnaturel. Une grâce presque magique. Pour donner cette impression de facilité, il faut une technique exceptionnelle et des heures de répétition. Avec son prince, l’étoile Mathieu Ganio, Alice répète un passage lent de l’acte II de Giselle : le fameux adage. Ils décryptent pour nous trois mouvements complexes. Le premier s'exécute main dans la main, le second est un développé et le dernier, un tour promenade.
"Giselle" à l'Opéra Garnier
Du 25 juin au 16 juillet 2022
Opéra de Paris
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