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Josette Baïz fait danser les jeunes des quartiers nord de Marseille depuis 25 ans

Cela fait 25 ans que la chorégraphe Josette Baïz a créé le Groupe Grenade à Aix-en-Provence. Une compagnie de danse composée uniquement d'enfants et d'adolescents qui travaillent comme des professionnels. Avec cette compagnie toujours renouvelée, la chorégraphe nourrit deux passions : l'enfance et la danse. Au répertoire de Grenade, "Alice" et "Guests", deux spectacles souvent joués en France.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La chorégraphe Josette Baïz a fixé sa compagnie et son groupe Grenade à Aix-en-Provence où elle enseigne et transmet sa passion, la danse, à des jeunes de tous horizons
 (France 3 / Culturebox)

Un quart de siècle, ça se fête ! Depuis 25 ans, la chorégraphe Josette Baïz installée à Aix-en-Provence dirige le Groupe Grenade, une compagnie composée de jeunes danseurs de 7 à 18 ans.

Une équipe de France 3 Marseille a suivi le quotidien de cette petite communauté qui regroupe pas moins de soixante jeunes artistes. Une série réalisée par Laure Bolmont, Pauline Guigou, Christian Herregods et Aline Boi.

L'enfance de l'art

Dans le Groupe Grenade, il y a Alice, Tony et près de soixante enfants qui répètent quatre fois par semaine dans les studios d'Aix-en-Provence. Josette Baïz veille sur leur concentration. En 25 ans d'exercice, la chorégraphe a mis au point cette expérience unique. Rigueur et comlicité sont parfaitement en phase avec les enfants. 

 

Dès que j'ai commencé à donner des cours j'ai tout de suite eu un rapport avec les enfants qui m'a interpellé. J'avais l'impression de trouver une vérité que je ne trouvais pas ailleurs
Josette Baïz

Pour les parents aussi, cette passion vécue à 100% réclame quelques petits aménagements d'emploi du temps. 

Une formation pluridisciplinaire et ouverte à tous

Pratiquer sa passion demande cependant de faire quelques sacrifices : Malou, 11 ans, a quitté ses parents pour s’installer en famille d’accueil, plus près d’Aix-en-Provence et suivre pleinement ses 12 heures de cours hebdomadaires chez Grenade. Durant ces cours, les enfants pratiquent obligatoirement différents types de danse, allant du classique au hip hop. Cette formation pluridisciplinaire offre aux danseurs des bases qui leur permettent de développer correctement leur technique. 

Pour arriver à évoluer chez moi, il faut avoir une laxité et psychique et corporelle : on est capable de tout entendre et de tout comprendre.

Josette Baïz

Créé à Marseille il y a 25 ans, Grenade est aussi un projet social et ouvert à tous. La chorégraphe ne se met aucune œillère et recrute ses jeunes pousses dans les quartiers nord de Marseille. Un minibus vient même les chercher dans la cité !

Une tournée comme pour les grands

A l’image d’une compagnie de danse de professionnels, le Groupe Grenade part régulièrement en tournée pour présenter le fruit de son travail. Il y a eu "Roméo Juliette", "le spectacle des 20 ans" "Ulysse", et en ce moment c’est "Alice" et "Guests" que les jeunes présentent au public.

  (Cie Grenade)

Lors des tournées, les jeunes répètent assidûment leurs mouvements et s’échauffent durant de longues heures. 

Le corps, c’est un entretien donc ils travaillent sans arrêt les articulations, les muscles pour se réchauffer, s’étirer et éviter les blessures

Elodie Ducasse - Assistante

Chaque déplacement est rigoureusement organisé : les enfants enchaînent transports, répétitions et représentations, concentrés mais toujours de bonne humeur ! Tout le groupe se prépare, sous l’œil attentif de Josette, prête à agir en cas d’imprévus. Les spectacles demandent énormément de travail de la part des enfants, qui doivent impressionner le public mais aussi les programmateurs.

  (France 3 / Culturebox)

 

C’est un rythme effréné mais une fois qu’on s’habitue avec les répétitions à Aix-en-Provence, le rythme devient plus simple et on arrive à s’y faire.

Tony Ignacimouttou, danseur

Une matière humaine en constante évolution

A quelques heures du lever de rideau, rien est jamais certain avec des enfants et le trac gagne Joesette Baïz : "on se dit que c’est de la matière humaine donc faillible, et il faut gérer l’ensemble". Signé par de grands chorégraphes, "Gests" doit autant convaincre le public que les programmateurs.

Lorsque les enfants deviennent de jeunes adultes et souhaitent poursuivre la danse en tant que professionnels, ils intègrent logiquement la Compagnie Grenade.

  (France 3 / Culturebox)

J’ai commencé au Groupe Grenade et sept ans plus tard j’ai intégré la compagnie. La danse c’est moi.

Anthony Velay – Compagnie Grenade

 

Les acquis de l'enfance leur permettent de développer davantage le style hétéroclite de Grenade. Un style de "métissage" comme le qualifie Josette Baïz.

 

Une façon d’enchaîner des figures qui pouvaient à la fois appartenir au hip-hop, à la danse classique et à la danse contemporaine, c’est ce mélange que j’ai appelé métissage. Je pense que c’est ce qui a fait le succès de Grenade.

Josette Baïz

 

  (France 3 / Culturebox)

Grenade, c’est un peu comme une famille qui accompagne ses membres jusqu’à l’aboutissement professionnel. On la quitte pour voler de ses propres ailes, faire d’autres rencontres déterminantes et parfois on y revient. A l’image de Kim qui a commencé la danse à Grenade adolescent. Ce passionné de hip hop est aujourd’hui enseignant au sein de l’école.
 

Josette c’est comme une mère. Je suis en confiance ici, c’est un peu comme à la maison, c’est mes bases.

Kim Evin

Silence, on danse ….

Peu avant la représentation  d’"Alice", le dernier spectacle du Groupe Grenade, les jeunes danseurs s’agitent en coulisse. Le trac les gagne lorsqu’ils préparent costumes, maquillage et coiffure dans loges du Grand Théâtre de Provence.

  (France 3 / Culturebox)

La scène, c’est l’aboutissement de longs mois de travail pour la petite troupe hyper motivée. Présenter un résultat final à ses proches mais aussi à des professionnels constitue une suite possible, tant indivuellement que collectivement.

 Ça fait des guillis dans le cœur, c’est stressant, mais c’est un plaisir quand on monte sur scène

Tony Ignacimouttou, danseur

Dans le public, les spectateurs sont eux aussi très impatients. Tout particulièrement les parents, pressés de découvrir la réalisation de l’investissement de leurs enfants.   

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