La chorégraphe Justine Tourillon, en résidence au Phare, dévoile les coulisses de sa prochaine création au centre chorégraphique du Havre
Elle a eu carte blanche, une semaine durant. La danseuse contemporaine Justine Tourillon a imaginé une pièce pour trois danseurs et de nombreux tapis. De ceux qui recouvrent le parquet dans le salon ou réchauffent la sortie du lit dans la chambre à coucher. Certains sont souples, d'autres rigides comme pourraient l'être de vraies personnes. Et les danseurs en leur compagnie composent un drôle de ballet sous les yeux amusés et intrigués du public, invité ce jour-là à découvrir la création en cours. Justine Tourillon cultive inventivité et proximité avec le public.
La danse contemporaine fait un peu peur parfois. Le fait d’amener un objet habituel, comme les tapis, ça permet d’aider le public à rentrer dans un sujet. Et puis en tant que danseur c’est aussi très agréable de danser avec des partenaires qui changent de l’être humain.
Justine Tourillonchorégraphe
Témoigner du travail en cours
Le spectacle est loin d'être achevé. La troupe partage sur scène un rendez-vous particulier. Le résultat d'une semaine de création au centre chorégraphique du Havre-Normandie. Un instant précieux pour les spectateurs. "J’ai l’impression de partager vraiment dans la matière du travail en cours, témoigne l'une d'entre-elle. Il y a quelque chose de plus intime aussi qui se passe, on a l’impression de partager une part de la vulnérabilité des artistes."
Le dialogue artistique se poursuit le week-end avec des ateliers animés par la chorégraphe, ouverts aux amateurs. Joëlle Roux, retraitée, participe régulièrement à ces master classes organisées par les artistes invités. "Quand on arrive, dit-elle, on est un peu sur son quant à soi. On fini au bout de deux heures, tout le monde a le sourire et a vécu quelque chose."
Toucher le grand public
D'autres rendez-vous, avec d'autres chorégraphes, seront organisés au printemps. L'objectif du Phare est de toucher le grand public en proposant une large variété de danse contemporaine
"La danse contemporaine n’est pas seulement une esthétique froide et fermée, défend Caroline Daguin, secrétaire générale du centre chorégraphique national du Havre-Normandie. Elle est nourrie de toutes ces influences et on est très heureux d’être les représentants de cette diversité. On a eu du hip hop et de la break dance. Sur le mois d’avril on est plutôt sur la danse contemporaine, art plastique et tango."
En mars, les prochains ateliers seront organisés par Johana Malédon de la compagnie Mâle puis le danseur hip hop Bruce Chiefare de la compagnie Flowcus.
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