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La danseuse Chloé Lopes Gomes voit son contrat prolongé au Staatsballett de Berlin, où elle disait avoir été victime de racisme

La danseuse noire Chloé Lopes Gomes, qui affirmait avoir été victime de propos racistes, a obtenu une compensation financière du Staatsballett de Berlin et son contrat est renouvelé pour une saison supplémentaire

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La danseuse française Chloé Lopes Gomes à Berlin le 7 janvier 2021 (ODD ANDERSEN / AFP)

La danseuse française du Staatsballett de Berlin, Chloé Lopes Gomes, qui accusait la prestigieuse compagnie de racisme, va voir son contrat prolongé d'un an et recevoir une compensation financière, ont annoncé jeudi les deux parties.

Première danseuse noire à intégrer le Staatsballett de Berlin en 2018, Chloé Lopes Gomes devait initialement quitter la compagnie en juin, son contrat n'ayant pas été renouvelé par la direction. La danseuse de 29 ans, avait déposé un recours en justice, assurant avoir été victime de propos racistes de la part d'une maîtresse de ballet depuis son arrivée au sein de la plus grande compagnie d'Allemagne. Elle avait notamment affirmé que sa supérieure voulait lui imposer de se maquiller en blanc.

Une cellule de parole et d'enquête interne

Son contrat "va être renouvelé pour une saison supplémentaire et s'achèvera à la fin de la saison 2021-2022", a indiqué le Staatsballett dans un communiqué au lendemain d'un accord à l'amiable conclu devant un tribunal de Berlin.

La ballerine va également recevoir une compensation financière de 16 000 euros, a-t-elle assuré. "C'est une petite victoire mais c'est déjà un grand pas pour le monde du ballet, s'est-elle réjoui. Je pense que cela va provoquer un énorme changement", a-t-elle ajouté, rappelant qu'elle a engagé une lutte contre les discriminations dans le ballet classique où l'immense majorité des danseurs sont blancs.

De son côté, la directrice par intérim du Staatsballett, Christiane Theobald, a indiqué que le litige avec la danseuse était "un appel au réveil" et que la compagnie appliquait "une politique de tolérance zéro à l'égard du racisme et de toute forme de discrimination". Le Staatsballett a "entamé une transformation structurelle", a-t-elle ajouté dans un communiqué, notamment avec la mise sur pied d'une cellule de parole et d'enquête interne.

L'Opéra de Paris revoit ses conditions de recrutement

L'ancienne danseuse de l'Opéra de Nice et du Béjart Ballet de Lausanne avait raconté à l'AFP en janvier avoir été la proie d'un "harcèlement" de la part d'une maîtresse de ballet. En distribuant aux danseuses un voile blanc pour une scène, sa supérieure lui avait lâché en rigolant : "Je refuse de te le donner parce que ce voile est blanc et toi tu es noire", avait-elle notamment expliqué.

En février, l'Opéra de Paris a annoncé qu'il revoyait ses conditions de recrutement pour encourager l'entrée de davantage d'artistes non blancs. Il va également nommer un "référent diversité" comme l'a fait récemment le Metropolitan Opera de New York.

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