La mort du chorégraphe Alain Buffard
La ministre de la Culture lui a rendu hommage dès l'annonce de sa disparition. "Immense poète du plateau, danseur, chorégraphe et metteur en scène, il n'a eu de cesse de bousculer ses publics et de questionner notre regard sur l'humain", a écrit Aurélie Filippetti.
Une mise en scène non conventionnelle du corps
Né dans le Jura en 1960, Alain Buffard avait commencé la danse en 1978, avec Alwin Nikolais, au Centre national de danse contemporaine d'Angers. En 1996, il fait deux rencontres déterminantes, celles d'Yvonne Rainer et Anna Halprin, avec qui il travaille en tant que lauréat de la "Villa Médicis - hors les murs".
Avec sa compagnie pi:es, fondée en 1998, il a produit 14 oeuvres, des créations chorégraphiques, des films et installations vidéo qu'il a présentés dans de nombreux espaces, aussi bien en France qu'ailleurs dans le monde.
"Un fil rouge réapparaît dans la plupart de ses spectacles : la mise en scène charnelle, sexuelle et politique du corps hors des représentations convenues", écrit à son sujet le site de l'Opéra de Lille.
"Avec Alain Buffard, l’hégémonie de la norme est sur la sellette. Il dénature les silhouettes avec des prothèses, dissout les repères entre féminité et masculinité, dénonce les mécanismes d’aliénation et d’assujettissement du corps social. Le tout avec un humour corrosif qui flirte avec le grotesque."
Figure de la "non-danse"
La critique en a fait un représentant de la "non-danse", ce courant d'avant-garde plus sensible au dialogue avec d'autres disciplines (arts visuels, théâtre...) qu'aux mouvements chorégraphiés dans des décors conventionnels.
"Chaque pièce d'Alain Buffard rompt avec les codes habituels de la danse et nous propulse dans des dispositifs plastiques et théâtraux novateurs, hors des normes habituelles du plateau, nous permettant de partager ses questionnements et sa pensée sociale", a ajouté Mme Filippetti dans son message écrit.
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