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Le Festival d'Automne à Paris rend hommage au chorégraphe William Forsythe

La 43e édition du Festival d'Automne à Paris revient cette année sur l'oeuvre du chorégraphe américain William Forsythe, à travers six programmes dans neuf lieux différents à Paris et en Ile-de-France. Des hommages seront aussi rendus au compositeur italien Luigi Nono et au metteur en scène Romeo Castellucci.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Un danseur répète le ballet "Yes we can't" de William Forsythe, lors du Festival de danse de Montpellier en 2012.
 (PASCAL GUYOT / AFP)

Avec six programmes différents, le Festival d'Automne à Paris rend hommage au chorégraphe William Forsythe, au moment où l'Américain quitte à 64 ans sa compagnie installée à Francfort, après un parcours éblouissant qui a fait exploser la frontière entre danse classique et contemporaine.

"Forsythe est unique", tranche Yorgos Loukos, directeur de la Danse au Ballet de Lyon, qui travaille avec lui depuis trente ans. "Jusqu'à son arrivée, il y avait une sorte de division entre les classiques et les contemporains. Il a en quelque sorte fait la paix : il a réussi à allier des concepts parfaitement contemporains, avec un vocabulaire très classique parfois, avec des filles sur pointes par exemple, mais aussi en mélangeant un vocabulaire plus contemporain et des techniques de danse moderne", explique-t-il. "Il a bouleversé le tout", ajoute-t-il.

Un premier hommage le 4 septembre au Théâtre du Châtelet

Sa relecture étourdissante du vocabulaire classique, irrigué par toutes les formes de son époque, break, funk, afro, comédie musicale - qu'il adore - et l'inventivité de ses scénographies ont fait de Forsythe une référence.

Né à New York en 1949, il découvre la danse enfant à la télévision dans les films de Fred Astaire. Il suit un parcours de danseur classique, intégrant le Joffrey Ballet de Chicago, avant de partir en 1973 pour l'Allemagne puis d'être nommé à la tête du ballet en 1984. En 2005, il fonde sa propre compagnie, dont il a laissé cette année la direction à un fidèle, Jacopo Godani.

William Forsythe au Festival d'Avignon, en 2011.
 (GERARD JULIEN / AFP)
Le plus européen des chorégraphes américain est aussi un "enfant chéri de Paris", à l'instar de Pina Bausch, adulée dans la capitale française, remarque Yorgos Loukos. Le feu d'artifice de ballets Forsythe débute le 4 septembre au Théâtre du Châtelet avec "Limb's Theorem" (1990), "une pièce plus que représentative de son oeuvre", explique Yorgos Youkos, "parce que c'est un concept complètement contemporain, mais en utilisant un vocabulaire à la fois classique et contemporain".

Forsythe y joue avec la lumière, qui réfracte et grossit l'ombre des danseurs sur un panneau de bois posé au centre du plateau, tandis qu'une corde blanche se faufile entre les danseurs, captant le regard. Le Ballet de Lyon donne aussi un deuxième programme Benjamin Millepied/Forsythe au Théâtre de la Ville en novembre, avec deux pièces phares de 1998 et 2000, "Workwithoutwork" et "One Flat Thing, Reproduced".

Le ballet de Dresde, avec lequel Forsythe a aussi noué des liens particuliers, propose un programme de trois pièces en octobre, et en décembre sera donnée à Chaillot la toute dernière création de sa compagnie (2012), "Study # 3", qui revisite son répertoire sur 30 ans.

Un chorégraphe "attentif à ses danseurs"

Le chorégraphe est un homme "chaleureux, simple, extrêmement attentif à ses danseurs", décrit Yorgos Youkos. "Ce n'est pas du tout le maître au sens classique, pour qui les danseurs étaient de simples exécutants. Il a laissé aux interprètes la possibilité de s'épanouir, de proposer, de créer".

"J'aime mes danseurs", dit simplement Forsythe dans un entretien publié par le Festival d'Automne. Trois danseurs issus de sa "galaxie" présentent des pièces inspirées par leur travail commun, l'Espagnole Jone San Martin, avec un solo et une "conférence dansée" sur le processus de création chez Forsythe, et le duo formé par Ionnnis Mandafounis et Fabrice Mazliah.

Le Festival d'Automne consacre deux autres "portraits" au metteur en scène iconoclaste Romeo Castellucci et au compositeur vénitien Luigi Nono (décédé en 1990). Le "portrait" de 2013, dédié au metteur en scène américain Bob Wilson, autre "enfant chéri" de la scène parisienne, a connu un énorme succès, avec 98% des 38 680 places attribuées pour 39 représentations. Cette année, le Festival se déploie dans 43 lieux à Paris et en Ile-de-France, de septembre à décembre, avec plus de 50 propositions venues de 15 pays.

Retrouvez le programme complet du Festival d'Automne à Paris sur son site officiel.

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